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PATRIMOINE CULTUREL La splendeur retrouvée de la galerie des Glaces à Versailles

Les peintures ont retrouvé leurs couleurs d’origine, les stucs l’éclat de leurs dorures: le public peut redécouvrir près de la moitié de la célèbre galerie des Glaces du château de Versailles rénovée, grâce à un gigantesque chantier de restauration qui devrait se terminer en mai 2007. «La galerie des Glaces, le cœur et l’emblème de Versailles, a retrouvé sa splendeur», affirme Christine Albanel, président de l’établissement public, en évoquant un chantier dont le coût global atteindra les 12 M EUR. La première tranche de la restauration, soit près de la moitié de la célèbre galerie, est désormais terminée, après un an et demi de travail de quelque 60 spécialistes. Pour la première fois depuis la fin de sa réalisation en 1684, la galerie fait l’objet d’une restauration totale, «depuis le sol jusqu’au plafond. La galerie des Glaces est une œuvre d’art globale, il fallait un chantier global», affirme Frédéric Didier, architecte en chef des monuments historiques qui a dirigé les travaux. Cela signifie que 700m2 de parquets ont été changés, les peintures restaurées, les miroirs, marbres et bronzes nettoyés, sans parler des contingences plus modernes que sont la mise au norme des installations électriques ou la mise en place d’un système de sécurité incendie. «Nous avons redécouvert que Le Brun, premier peintre du roi, était un grand coloriste. Nous avons retrouvé sa volonté de créer des grands effets, le rôle de la quatrième dimension, du trompe-l’œil, comment il s’est joué de la géométrie de la voûte», explique M. Didier. «La surprise est venue des bleus utilisés pour la peinture des cieux, exécutés avec du lapis-lazuli, un pigment très cher», s’exclame Cinzia Pasquali, qui a dirigé l’équipe des restaurateurs. «On ne pensait pas que c’était si bleu, en fait, les couleurs étaient éclatantes», ajoute-t-elle. L’effet de trompe-l’œil, qui part de l’architecture réelle de la galerie vers l’architecture peinte de la voûte s’ouvrant sur un ciel factice, est alors saisissant, souligne M. Didier. La restauration a également réservé des surprises. Sur une des toiles de la voûte qui raconte les exploits guerriers du roi, «il y avait la figure allégorique de la Renommée, derrière celle du roi. Le Brun a dû penser qu’elle encombrait, elle a été repeinte avec un ciel par-dessus. Nous l’avons retrouvée dessous, elle était cachée depuis 1684!» s’exclame-t-il. Mme Pasquali raconte pour sa part comment elle a découvert «des inscriptions en latin sur les cartouches» qui expliquent les compositions. Ces inscriptions ont ensuite été recouvertes par de nouvelles inscriptions en français, simplifiées, rédigées par Boileau et Racine. «Le roi voulait que le peuple puisse rapidement lire et comprendre», ajoute-t-elle. Louis XIV «a été un client à la fois omniprésent et impatient», ajoute M. Didier, qui cite pour preuve les « repentirs » (repeints) détectés, probablement demandés par le roi. «Louis XIV a décidé de s’installer définitivement à Versailles alors que les travaux étaient en cours», raconte l’architecte, «pour Le Brun, cela a été une vraie course à l’échalote!» ajoute-t-il. La seconde partie du chantier de restauration commencera en février 2006. Comme pour la première tranche de travaux, la galerie ne sera pas fermée. L’échafaudage, dissimulé derrière de grands panneaux explicatifs, avec des reproductions de la galerie, dissimulera le chantier. De plus, un gigantesque système de miroirs, posés du sol au plafond sur le côté du chantier, donnera aux visiteurs l’impression qu’ils voient la galerie sur toute sa longueur.
Les peintures ont retrouvé leurs couleurs d’origine, les stucs l’éclat de leurs dorures: le public peut redécouvrir près de la moitié de la célèbre galerie des Glaces du château de Versailles rénovée, grâce à un gigantesque chantier de restauration qui devrait se terminer en mai 2007.
«La galerie des Glaces, le cœur et l’emblème de Versailles, a retrouvé sa splendeur»,...