Changes et Bourses L’euro rebondit autour de 1,18 $

L’euro a rebondi contre le dollar hier sur les marchés des changes internationaux dans la foulée de la publication d’un indice d’activité américain dans les services, plus mauvais que prévu, contrairement à celui de la zone euro qui a enregistré une sensible amélioration. À cet égard, on a relevé le recul de l’indice composite d’activité du secteur des services aux États-Unis (ISM) de 60 points en octobre à 58,50 points en novembre, contrairement à celui qui est calculé par les directeurs d’achats dans le même secteur en zone euro (PMI) qui a progressé de 54,9 points à 55,2 points pendant la même période. Cela d’autant qu’on venait d’apprendre que la composante mesurant les prix, dans l’indice américain ISM, s’est repliée de 78 points à 74,2 points à un moment où les ventes de détail dans la zone euro augmentaient en octobre de 0,5 % sur un mois. Ce développement, qui reflète des meilleures conditions en zone euro pour une révision à la hausse des attentes des taux d’intérêt, est venu donc privilégier davantage la monnaie unique. La Banque centrale européenne (BCE), qui avait relevé son principal taux directeur jeudi dernier de 2 à 2,25 %, avait souligné que ce n’était pas le début d’un cycle de hausse, pour donner un coup de frein à l’élan de l’euro. Mais comme elle avait souligné aussi qu’elle serait attentive aux développements économiques, ce signe de vigueur de l’économie en zone euro, intervenu hier, ne tardait pas à être interprété comme favorable à la mise en œuvre d’une stratégie haussière des taux par la BCE. Cette perspective a été renforcée par les propos attribués au nouveau ministre allemand des Finances, Peer Steinbruck, selon lequel la hausse des taux décidée par la BCE ne constitue pas un obstacle pour les investissements en zone euro. « Même après le resserrement des conditions de crédit annoncé jeudi dernier, les taux restent historiquement à un niveau encore très bas en Allemagne et pour l’ensemble de la zone euro », a-t-il ajouté. Compte tenu de toutes ces considérations et eu égard aussi aux nouvelles pressions exercées par le groupe des Sept sur la Chine pour qu’elle accroisse la flexibilité de sa monnaie, le dollar devait subir des ventes bénéficiaires. L’euro en a profité, se négociant finalement à New York sur un ton soutenu à 1,1795 $ contre 1,1715 $ vendredi dernier, en hausse de 0,68 %. La flambée du pétrole a pesé sur les Bourses La Bourse de New York était en baisse hier, souffrant de la publication d’un indice américain (ISM) des services en recul pour novembre. En outre, la remontée des cours du brut, en raison d’un temps froid dans le nord-est des États-Unis, a également pesé sur la tendance. L’annonce par Verizon qu’elle envisage une éventuelle cession de ses services d’informations et d’annuaires a également assombri le climat entourant la cote ainsi que la commande de 150 appareils Airbus par la Chine, affectant l’industrie aéronautique américaine. Les Bourses européennes ont aussi subi des prises de bénéfices après une semaine de hausse continue. Les sociétés consommatrices d’énergie et les exportateurs ont été les principales victimes du renchérissement du pétrole et de la hausse de l’euro face au dollar. À la Bourse de Beyrouth, les actions A et B de Solidere ont continué sur leur lancée de la semaine dernière, remontant de 13,93 $ à 14 $ et de 13,90 $ à 13,92 $ respectivement. Élie KAHWAGI