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Actualités - CHRONOLOGIE

PRIX Avec Florian Zeller, l’Interallié couronne la jeunesse

En choisissant Florian Zeller, 25 ans, et son roman La fascination du pire (Flammarion) contre des poids lourds de la presse et de l’édition, l’Interallié a couronné mardi « la jeunesse et la promesse », selon des jurés. C’est après d’âpres discussions – le prix a été communiqué avec 40 minutes de retard – et 11 tours de scrutin que ce livre a été retenu, avec 6 voix contre 4 à Éric Fottorino, journaliste au Monde (Korsakov, Gallimard). Jérôme Garcin, directeur adjoint du Nouvel Observateur (Bartabas, roman, Gallimard) et Daniel Rondeau, éditeur, journaliste et auteur connu (Dans la marche du temps, Grasset) étaient aussi en lice. Florian Zeller raconte l’histoire de deux jeunes écrivains français partant au Caire avec l’espoir de s’offrir des prostituées. Ils découvrent que le pays a bien changé depuis Flaubert: l’intégrisme monte et les femmes sont voilées. « Ils vont alors découvrir, avec candeur et frivolité, la montée d’un nouveau fascisme », a dit le juré Frédéric Beigbeder, éditeur chez Flammarion, parlant d’un ouvrage qui « prend le risque de traiter d’un sujet grave d’aujourd’hui sur un mode plutôt alerte. C’est un livre qu’on termine », a-t-il dit, avec son ironie habituelle, en allusion au roman de Daniel Rondeau qui comprend 1000 pages. Le lauréat, au look très branché, a exprimé son bonheur et expliqué qu’après deux livres « ignorants du monde », il voulait «s’approcher avec le maximum de subjectivité de la réalité ressentie». «La fascination du pire, a-t-il dit, c’est cette attitude psychologique qui consiste à attendre quelque chose sans savoir quoi, tout en sachant que c’est une catastrophe. C’est la disposition psychique du narrateur mais aussi celle d’un Occident qui ne comprend pas très bien le rapport de forces dans lequel il est engagé » avec l’Orient. Son livre, tiré à 40 000 exemplaires et vendu jusqu’à ce mardi à 30000 unités, a bénéficié, dès l’annonce du prix, d’un nouveau tirage de 30 000 exemplaires, selon l’éditeur. Jean-Marie Rouart a indiqué que les jurés se sont montrés « passionnés». «On couronne quelqu’un de très jeune », a-t-il dit, ajoutant que « c’est aussi un auteur de théâtre qui fait des pièces remarquables. » Une de ses pièces, L’autre, passe actuellement dans la petite salle des Mathurins, à Paris. « C’est la jeunesse, la promesse qu’on a couronnés. Autrement, c’était voter conventionnel », a souligné Éric Ollivier. Bernard Pivot, qui l’an prochain rejoindra le Goncourt et quittera l’Interallié, a rappelé qu’on « reproche souvent aux jurys de couronner des écrivains déjà confirmés. Celui-ci a, aujourd’hui, fait preuve d’audace en distinguant un écrivain qui en est à ses débuts mais qui promet énormément. Il parle de sujets d’aujourd’hui. Ce sera un jour l’honneur de l’Interallié de l’avoir découvert». Georges Moustaki, lauréat de la Sacem Georges Moustaki, en tant que créateur et interprète, est couronné pour 2004 du grand prix de la chanson française de la Société des auteurs, compositeurs, éditeurs de musique (Sacem). Le palmarès des grands prix de la Sacem 2004 sera proclamé officiellement le 2 décembre à 19h au siège de la Sacem à Neuilly-sur-Seine (Hauts de Seine). Il compte également comme grand prix de la chanson française Jacques Lanzmann, au titre d’auteur. Le grand prix des poètes couronne Bernard Noël, le grand prix du jazz, le pianiste et batteur Bernard Lubat (animateur du Festival d’Uzès), le grand prix de l’humour, Gad Elmaleh, le grand prix de la musique traditionnelle, le guitariste breton Dan Ar Braz et le grand prix de la musique de film, Francis Lai. Le grand prix de la musique symphonique va à Edith Canat de Chizy, tandis que le grand prix de l’édition musicale est décerné aux Éditions Métropolitaines et le grand prix de l’auteur-réalisateur de l’audiovisuel à Don Kent (spécialiste des retransmissions de spectacles musicaux). Un grand prix de la chanson française à l’étranger est accordé à Eduardo Peralta, interprète chilien notamment du répertoire de Georges Brassens.
En choisissant Florian Zeller, 25 ans, et son roman La fascination du pire (Flammarion) contre des poids lourds de la presse et de l’édition, l’Interallié a couronné mardi « la jeunesse et la promesse », selon des jurés.
C’est après d’âpres discussions – le prix a été communiqué avec 40 minutes de retard – et 11 tours de scrutin que ce livre a été retenu,...