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Actualités - CHRONOLOGIE

Des rumeurs de guerre civile font trembler le nord de l’Irak

Les relations, déjà compliquées historiquement entre les différentes communautés ethniques d’Irak, pourraient dégénérer, avec la menace d’une guerre civile dans la région de Kirkouk, grande ville pétrolière du nord de l’Irak. Reproches mutuels, accusations de kidnapping ou soupçons impliquant des milices pleuvent, alors que les puissants partis kurdes revendiquent Kirkouk comme capitale d’une future région autonome kurde, laissant Arabes et Turcomans au bord du chemin. Des années après que le président irakien déchu Saddam Hussein eut exécuté ou expulsé des milliers de Kurdes de Kirkouk, beaucoup retournent aujourd’hui dans leurs maisons et leur réapparition soudaine soulève des tensions dans cette ville à l’équilibre communautaire précaire. Les Arabes, qui affirment avoir quitté leurs maisons volontairement pour laisser la place aux Kurdes revenant chez eux, ainsi que les Turcomans, brutalement réprimés sous la férule baassiste du temps de Saddam Hussein, sont en colère et ont peur. Ils craignent surtout que les Kurdes veuillent faire de Kirkouk, située dans la province de Tamim, une partie intégrante du nouveau Kurdistan irakien. Des drapeaux kurdes flottent en haut des bâtiments publics de Kirkouk, froissant les susceptibilités des Arabes. Et les déclarations enflammées de responsables du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), qui contrôle Erbil et Dohouk, ne font rien pour les rassurer. « Ces (régions)-là nous appartiennent. Elles relèvent de notre droit historique, nous pouvons faire ce que nous voulons ici », affirme, catégorique, Najat Hassan Karim, un haut responsable du PDK à Kirkouk. Les conseillers municipaux arabes de la ville pétrolière ont fustigé le PDK et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), l’autre grand parti kurde d’Irak, les accusant de vouloir semer la haine entre les gens ordinaires qui vivaient jusque-là en bonne entente. « Nous avons peur qu’une guerre civile n’éclate, parce que les milices kurdes ont des armes, et pas les milices arabes. Tous les conflits vont venir des partis politiques kurdes, pas du peuple », estime le conseiller municipal arabe Mohammed Khalil. Ismaïl al-Obeidi, un responsable du gouvernorat, membre d’un parti nationaliste arabe, affirme avoir été enlevé en janvier par la milice de l’UPK, les peshmergas. Après s’être échappé, il a accusé le parti d’inciter les Kurdes à tuer des Arabes. « Si les choses ne changent pas, il n’y aura pas de guerre civile », a-t-il dit. PDK et UPK refusent de prendre en considération ces inquiétudes, affirmant leur engagement pour la paix, la sécurité et la compréhension de toutes les parties. Pour sa part, l’UPK rend les fidèles de Saddam Hussein et les « terroristes » responsables des troubles qui secouent la région.
Les relations, déjà compliquées historiquement entre les différentes communautés ethniques d’Irak, pourraient dégénérer, avec la menace d’une guerre civile dans la région de Kirkouk, grande ville pétrolière du nord de l’Irak.
Reproches mutuels, accusations de kidnapping ou soupçons impliquant des milices pleuvent, alors que les puissants partis kurdes revendiquent Kirkouk comme...