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REVUE DE DÉTAIL À chaque créateur sa trouvaille(photos)

Christian Lacroix propose pour l’hiver prochain une haute couture tout en féminité, dans une explosion de couleurs, tandis que Julien MacDonald décline des clones d’Audrey Hepburn, muse du couturier Hubert de Givenchy, dans une collection où domine le noir.
Lacroix fait vibrer la haute couture avec ses manteaux de cour en brocart enrichis de dentelles métalliques ou en lamé rose et vieil or portés sur des robes légères d’inspiration lingerie en satin rebrodées de dentelles.
Les vestes redingote ou pourpoint prennent des allures d’habit de lumière ou d’armure avec des clous d’argent sur de la faille noire. Un boléro en brocart noir et argent est adouci par une robe courte en mousseline chair.
La délicatesse du travail des ateliers explose sur un corset blanc en pointe recouvert de dentelle noire rebrodée de perles de jais ou sur une combinaison-pantalon en satin rose et gris, enluminée de broderies et de dentelles.

Doudoune en renard
et fourreau en tulle
La fourrure adopte des volumes inhabituels comme ce manteau-cape en renard rouge à col sculpté ou cette doudoune extra-large de renard violet à porter avec un fourreau long en tulle ton sur ton. La dentelle se fait incontournable, rebrodée elle-même de plumes ou de pierres.
Lacroix sait aussi tempérer sa fougue avec brio, comme dans cet ensemble à dentelle aux poignets: une robe toute simple chair dont le décolleté est souligné de perles noires portée sous un manteau de cuir blanc.
Chez Givenchy, l’esprit de la maison est par tradition une priorité: comme la saison passée, les modèles reprennent des titres de films d’Audrey Hepburn, muse du couturier fondateur de la griffe.
Le noir qu’aimait l’actrice sera la vedette de l’hiver! Sa silhouette semble apparaître à chaque passage ou presque avec notamment des tailleurs très ajustés comme pour mieux souligner les effets donnés: un drapé-plissé sur les hanches ou un mouvement de côté ou sur le dos.
Les volumes prennent petit à petit de l’importance: un manteau ceinturé à la taille s’évase sans retenue, une veste twiste avec plaisir autour du torse pour mieux laisser se répandre une longue jupe à rayure tennis. Un manteau-robe de cour en flanelle noire rebrodée d’anneaux découpés noirs impose une vision de cour par sa majesté.
Le soir, Julien MacDonald, comme pour se libérer d’avoir été trop sage, présente une robe sculpture en cellophane noire, irisée, plissée en cascade, puis une autre proche d’un tourbillon de mousseline noire et bordeaux asymétrique. La couleur n’est pas interdite comme le bleu acier d’une robe empire tout en mousseline plissée.

2003 - 2004
Une saison plus « haute couture » que jamais

Plus les esprits chagrins annoncent la mort de la haute couture au profit du prêt-à-porter, plus la «haute» réussit à démontrer que cet «art-tisanat» est au contraire un art impérissable. Les collections automne-hiver 2003/2004 l’ont démontré avec brio...
Prière de regarder, à titre d’exemple, certains détails: des manches pagode interminables sur un manteau, un caban de lainage noir mat bordé de perles baguettes noires brillantes pour un effet contrasté réussi; des drapés féminissimes sur une robe longue imprimée inspirés des odalisques, un boléro ou un haut entièrement rebrodés pour s’amuser avec le noir et blanc en rayures ou damier, à moins de préférer le technicolor et les effets optiques ou graphiques.
Tailleurs de jour écrus aux coutures graphiques ton sur ton ou robes longues du soir aux effets optiques accentués par des broderies de toutes les couleurs, le glamour est obligatoire sans être systématiquement ostentatoire.
Le créateur Franck Sorbier s’est inspiré des cultures extrême-orientales, qu’elles soient moghole, chinoise, ou japonaise. Il dévoile une nouvelle facette avec des boléros, manteaux et vestes qui jouent un double jeu. Sagement unis d’un côté, les taffetas révèlent leur flamboyance de l’autre. Un manteau en shantung rouge phénicien dévoile sur l’envers des «chenilles» de dégradés de rouge dessinant des motifs ethniques. Un manteau découpé façon moucharabié rouge tibétain d’un côté se retourne sur une mosaïque de cotons imprimés.
Loin des décors de théâtres, les E2, griffe de Michèle Mariot et Olivier Chatenet, spécialistes de la récupération chic, ont choisi l’entrée de leur immeuble dans le populaire Xe arrondissement de Paris comme cadre de leur premier défilé...
Baptisée «Fashion Circus», la collection travaillée à partir de vintage Yves Saint-Laurent, Chloé, Alaïa ou Balmain, des années 1950 à 1995, est constellée de messages – «Fashion Circus», «Hope» (espoir), «Fashion Free?» – entrecoupés de motifs floraux ou d’emblèmes automobiles reconnaissables. Dans le royaume des chiffons, si la mode reste reine, les mœurs changent... Qui s’en plaindrait de cette évolution tant que génie et talent revitalisent créativité et inspiration chez les grands gourous de la mode?
N’oublions pas que cet art injustement qualifié de «mineur» est un important, sinon vital facteur économique tout en faisant partie des arts créatifs et des prouesses de l’imagination...

RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Claire Gebeyli
Christian Lacroix propose pour l’hiver prochain une haute couture tout en féminité, dans une explosion de couleurs, tandis que Julien MacDonald décline des clones d’Audrey Hepburn, muse du couturier Hubert de Givenchy, dans une collection où domine le noir.Lacroix fait vibrer la haute couture avec ses manteaux de cour en brocart enrichis de dentelles métalliques ou en lamé rose et vieil...