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Actualités - CHRONOLOGIE

Chiara Samugheo, ex-photographe de stars

Elle côtoya les plus grands réalisateurs et immortalisa pratiquement toutes les étoiles du cinéma d’après-guerre : Chiara Samugheo, 65 ans, pionnière de la photographie de stars, revient au Festival de Cannes où elle ne «connaît plus personne». Claudia Cardinale, Sophia Loren, Giulietta Masina, Vittorio De Sica, Jean Gabin, Monica Vitti, Helmut Berger, Cary Grant, Federico Fellini, Clark Gable, Luchino Visconti et tant d’autres ont posé devant son objectif, cueillis dans la brièveté de leur jeunesse. «Je pense qu’ils se sentaient en confiance», dit-elle simplement en feuilletant l’un de ses recueils de photographies exposées à la galerie d’art moderne de Bologne, au musée Guggenheim de New York ou encore au Musée d’art moderne de Sao Paulo. Dans son grand appartement de la Promenade des Anglais à Nice, Chiara raconte l’Italie ravagée d’après-guerre, celle de «Rome ville ouverte» dépeinte par Roberto Rossellini qui, dit-elle, «voulait la faire tourner». À 19 ans, elle quitte Bari (sud de l’Italie ), sa ville natale, pour Milan où elle fréquente un cercle d’intellectuels encore inconnus : Dino Buzzatti, Alberto Moravia... «Comme souvent dans le Sud, les parents voulaient me marier pour que je quitte la maison. Moi, je voulais être autonome, faire chef d’orchestre mais j’étais une femme...», sourit-elle. C’est l’époque des premiers reportages à la pige et de sa rencontre avec Sophia Loren, devenue sa meilleure amie : «Nous étions toujours ensemble, elle voulait que je sois là pour la promotion à New York de son film “The Two Women”». Quarante-trois prix S’enchaînent alors les premiers contrats pour des couvertures de magazines (Epoca, Le ore, Tempo) : «En Italie, la presse “glamour”, celle de l’hebdomadaire illustré pour distraire le public après la guerre, commençait à exploser», se souvient-elle en tirant de son immense bibliothèque un petit cahier où dorment quelques photos en noir et blanc : Federico Fellini assoupi, Alfred Hitchcock faisant le pitre avec un drap ou encore Lucchino Visconti, «qui m’avait donné son chat». La photographe enchaîne alors les récompenses (43 prix) récoltées pour ses nombreux albums : Le cinéma des stars, Les étoiles de papier, Le réel et l’éphémère... Aujourd’hui, Chiara Samugheo semble déboussolée au pied du Palais des festivals de Cannes. Elle a dû batailler pour obtenir une accréditation et essuyer l’arrogance des «organisateurs qui vous demandent qui vous êtes et ce que vous avez fait». L’absence de films italiens dans la sélection officielle ne l’étonne guère : «Il n’y a plus de stars et surtout de grands producteurs comme Dino de Laurentis ou Carlo Ponti», dit-elle. Quant à la photographie des stars, elle y a renoncé : «L’année dernière, j’ai voulu prendre un cliché lors d’un “photo call”. Un photographe m’a poussée et m’a dit que c’était sa place, qu’il fallait que je dégage», raconte-t-elle avec amertume. Devant le palais, les fans sont saisis d’hystérie à la vue d’un mannequin et acclament les nouvelles stars qui montent les marches au son des «tubes». Chiara Samugheo préfère s’éloigner : «Je ne connais plus personne».
Elle côtoya les plus grands réalisateurs et immortalisa pratiquement toutes les étoiles du cinéma d’après-guerre : Chiara Samugheo, 65 ans, pionnière de la photographie de stars, revient au Festival de Cannes où elle ne «connaît plus personne». Claudia Cardinale, Sophia Loren, Giulietta Masina, Vittorio De Sica, Jean Gabin, Monica Vitti, Helmut Berger, Cary Grant, Federico Fellini,...