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Hobby - Lecture Antoine Boulad : jusqu'au bout du langage (photo)
Par G. D., le 10 mai 2000 à 00h00
Outre ses responsabilités de directeur adjoint de l’International College de Beyrouth et de président d’Assabil (Association des amis des bibliothèques libanaises), Antoine Boulad est aussi un des poètes francophones importants du pays. C’est dire qu’il a peu de temps à lui. Mais lorsqu’on le questionne sur les livres qui ont marqué sa vie, il répond sans hésiter et oublie pour un moment son emploi du temps chargé : «La poésie de Rimbaud. J’ai découvert que rien ne pouvait se faire sans lui dans la pensée occidentale. Dans les années 60, il y a eu un véritable “phénomène Rimbaud”. Ce poète n’a pas seulement changé la poésie : il a aussi bouleversé la conception de la vie et la perception du destin». Antoine Boulad se souvient qu’à cette époque de sa vie, il cherchait «des visions à sa révolte». Rimbaud l’accompagne depuis la classe de seconde, et ne l’a pas quitté depuis, même s’il avoue, sans aucune gêne d’ailleurs, qu’il ne connaît aucun de ses poèmes par cœur. «La première chose que j’ai faite, en arrivant en France en 1971, c’est d’aller à Charleville, la ville où est né le poète», ajoute-t-il. Intarissable, il conclut : «Rimbaud a créé le mysticisme matériel». Lecture de paysages Autre poète : Georges Schéhadé. «Il représente la poésie essentielle», se contente-t-il d’affirmer. Pour clore la trilogie, un poète français peu connu du grand public, Michel Bulteau : «Pendant mon séjour en France, je l’ai accompagné jusqu’au point où il n’y a plus de langage». Et maintenant ? «Nous ne sommes plus dans une époque de poésie», constate-t-il. «Un certain regard est porté sur les choses, qui est très proche de l’image». Pourtant, un très jeune écrivain retient son attention ces jours-ci : Rita Baddoura et son recueil Étoiles d’araignée. «Cette jeune fille, pour la première fois depuis longtemps dans le monde de la poésie libanaise, a compris, d’une manière saisissante et malgré son âge, ce qu’est la vie et la poésie». Son rythme de lecture ? Très inégal. «Je ne suis pas un avaleur de livres», confie-t-il, sans donner plus d’explications. Mais les temps d’arrêt correspondent aux périodes de voyages, car Antoine Boulad est un grand voyageur : «C’est exactement le même phénomène que celui de la lecture : je lis des paysages, des visages. C’est la réalité que je déroule sous mes pieds, comme une page».
Outre ses responsabilités de directeur adjoint de l’International College de Beyrouth et de président d’Assabil (Association des amis des bibliothèques libanaises), Antoine Boulad est aussi un des poètes francophones importants du pays. C’est dire qu’il a peu de temps à lui. Mais lorsqu’on le questionne sur les livres qui ont marqué sa vie, il répond sans hésiter et oublie pour...
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