Actualités - CHRONOLOGIE
Sierra Léone 318 membres des missions de l'Onu aux mains des rebelles
le 06 mai 2000 à 00h00
Le chef du Front révolutionnaire uni (RUF, ex-rébellion), Foday Sankoh, a reconnu pour la première fois hier que certains Casques bleus se trouvaient avec ses combattants, tout en démentant une fois de plus qu’ils soient retenus en otages. Pour la première fois, quatre personnels civils de la Minusil, l’équipage russe d’un hélicoptère, et deux autres personnes, passagers de l’appareil, ont été libérés et sont arrivés à Freetown hier matin après avoir été détenus dans l’est de la Sierra Leone. Le porte-parole civil de l’Onu à Freetown, Philip Windslow, a qualifié ces libérations de «développement positif», ajoutant : «Nous espérons en voir davantage». Selon l’Onu à New York, jusqu’à 318 membres de la missions des Nations unies en Sierra Leone seraient aux mains des combattants de l’ancienne rébellion à travers le pays depuis les incidents de mardi et mercredi derniers qui ont fait quatre disparus présumés morts dans les rangs de la force de paix. Les responsables onusiens à Freetown se refusaient à donner des chiffres précis, arguant de la «situation fluide» sur le terrain et de la rupture de certaines lignes de communication. Ils ont indiqué qu’une douzaine de nationalités étaient représentées. Des sources diplomatiques à Freetown ont indiqué que les ambassades occidentales et agences des Nations unies avaient décidé en raison de la crise d’évacuer leur personnel non essentiel de Sierra Leone. Foday Sankoh a pour la première fois admis hier que certains Casques bleus se trouvaient avec ses hommes, démentant qu’ils soient otages. «À Makeni (140 km à l’est de Freetown), il y a eu une panique. Certains Casques bleus, observateurs militaires, ont quitté le camp (onusien) et se sont réfugiés dans la caserne que mes hommes occupent depuis qu’ils sont entrés à Makeni», a-t-il déclaré. Il a dit ne pouvoir préciser le nombre exact de ces personnes. Par ailleurs, selon lui, les occupants de l’hélicoptère n’ont jamais été «prisonniers» mais «attendaient l’autorisation de regagner Freetown». Le caporal Sankoh a aussi affirmé avoir donné l’ordre à ses hommes de «rechercher» d’autres Casques bleus. «Je crois qu’il y a des personnes qui manquent parce qu’elles ne connaissent pas le terrain», a-t-il déclaré. Il a indiqué n’avoir «aucune information» sur le résultat de ces «recherches», affirmant que tous les membres de la force étaient «libres d’aller où ils veulent». Alors que les négociations se poursuivaient pour résoudre la crise, M. Sankoh a accusé l’Onu de le «snober» et mis en garde contre toute action à son encontre de l’Onu, qui le tient «responsable» de la crise actuelle. «Depuis que ça s’est passé, aucun représentant de l’Onu ne m’a téléphoné. Ils m’ont snobé. Ils n’ont aucun droit de me snober. Pour votre information, mon téléphone a été coupé», a-t-il déclaré. Il a accusé l’Onu d’avoir un «ordre du jour secret» en Sierra Leone et d’aider le président Ahmad Tejan Kabbah, avec lequel Foday Sankoh a signé un accord de paix en juillet 1999 à Lomé pour mettre fin à huit années de guerre civile. Il a mis en garde contre toute mesure à son encontre, affirmant avoir dû empêcher ses hommes de marcher sur Freetown mercredi lorsque l’Onu avait affirmé à New York qu’une centaine de Casques bleus encerclaient sa résidence dans la capitale. Aucune présence militaire autre que le poste de contrôle habituel n’était visible hier devant son domicile. Les négociations se poursuivaient cependant par l’entremise notamment des pays de la région ouest-africaine, très impliqués dans les négociations ayant conduit aux accords de Lomé. Modibo Sidibe, le ministre des Affaires étrangères du Mali, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a effectué un bref voyage à Freetown où il a rencontré toutes les parties. M. Sidibe n’a pas voulu commenter ses entretiens, admettant que la situation était «difficile». M. Sankoh a reçu de son côté un émissaire du président libérien Charles Taylor, qui avait été accusé de soutenir le RUF pendant la guerre.
Le chef du Front révolutionnaire uni (RUF, ex-rébellion), Foday Sankoh, a reconnu pour la première fois hier que certains Casques bleus se trouvaient avec ses combattants, tout en démentant une fois de plus qu’ils soient retenus en otages. Pour la première fois, quatre personnels civils de la Minusil, l’équipage russe d’un hélicoptère, et deux autres personnes, passagers de...
Les plus commentés
Le duo Hezbollah-Amal prend sa revanche… mais ne coupe pas tous les ponts
Le tandem chiite ne boudera pas le nouveau cabinet
Deux femmes nommées dans l’équipe du président Joseph Aoun