Actualités - CHRONOLOGIE
Russie Moscou veut diriger directement la Tchétchénie pendant plusieurs années
le 06 mai 2000 à 00h00
La Russie se prépare à gouverner directement la Tchétchénie depuis Moscou pour une période de 2 à 3 ans, a annoncé hier un haut responsable russe, une décision qui va à l’encontre des négociations souhaitées par les Occidentaux. Sur le terrain, les Russes ont affirmé avoir tué 28 rebelles au cours des dernières 24 heures, ne reconnaissant qu’un seul blessé dans leur camp. Moscou va prendre dans «un avenir proche» les mesures nécessaires à une administration directe de la Tchétchénie, a annoncé le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Sergueï Ivanov. Cette déclaration a été faite deux jours avant la prestation de serment du président Vladimir Poutine, qui tire une bonne part de sa popularité de la guerre en Tchétchénie, déclenchée il y a 8 mois. «Dans un proche avenir, un décret présidentiel et un projet de loi sur l’administration directe de la Tchétchénie par la Fédération (russe) vont être préparés», a déclaré M. Ivanov. Le décret présidentiel doit être pris «avant la fin de ce mois», a-t-il ajouté. «L’élection d’un dirigeant de la Tchétchénie n’est pas à l’ordre du jour et une période transitoire est indispensable», a-t-il commenté. Afin de permettre l’administration directe de la république indépendantiste, un projet de loi sur l’instauration de l’état d’urgence en Tchétchénie a été transmis au Parlement, a indiqué le ministère de la Justice. Selon la loi, l’administration directe d’une partie du territoire russe peut seulement s’appliquer après l’instauration de l’état d’urgence. Cette administration directe de la république indépendantiste va à l’encontre des négociations souhaitées par les Occidentaux et le président tchétchène Aslan Maskhadov, réfugié dans les montagnes du sud de la Tchétchénie. Les premières réactions à cette annonce ont été positives en Russie. Le président du Conseil des muftis de Russie, cheikh Ravil Gaïnoutdin, a estimé que «l’instauration de l’administration présidentielle directe en Tchétchénie est indispensable pour préserver la paix» dans le pays. «Il est très difficile de mener des négociations en Tchétchénie avec qui que ce soit», a-t-il ajouté, jugeant «inadmissible» tout compromis avec les rebelles. Le mufti de Tchétchénie, Akhmad Kadyrov, est activement soutenu par les autorités russes qui voient en lui l’un des éventuels leaders de la république du Caucase du Nord. Kadyrov a été condamné par les indépendantistes comme «collaborateur». Le médiateur russe pour les droits de l’homme, Oleg Mironov, a également estimé qu’une administration directe serait «utile». «Je suis pour, si toutes les formalités sont respectées», a-t-il ajouté, cité par l’agence Itar-Tass. Sur le terrain, les forces fédérales russes engagées dans la lutte contre les rebelles s’attendent à davantage de difficultés avec le retour de la végétation dans les zones montagneuses où la majorité des quelque 3 000 combattants sont réfugiés. «L’impossibilité de contrôler visuellement les routes à partir des hélicoptères va permettre aux bandes armées de préparer des embuscades», a averti le général Vladimir Chamanov, l’un des commandants de l’opération en Tchétchénie. Il faut s’attendre à une intensification des attaques dans les semaines à venir, a-t-il ajouté. Les chefs des rebelles «vont tenter de prouver que les forces fédérales ne contrôlent pas la situation en Tchétchénie» et «contraindre Moscou à mener des négociations dans des conditions favorables» aux indépendantistes, a-t-il conclu, cité par Itar-Tass.
La Russie se prépare à gouverner directement la Tchétchénie depuis Moscou pour une période de 2 à 3 ans, a annoncé hier un haut responsable russe, une décision qui va à l’encontre des négociations souhaitées par les Occidentaux. Sur le terrain, les Russes ont affirmé avoir tué 28 rebelles au cours des dernières 24 heures, ne reconnaissant qu’un seul blessé dans leur camp....
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