Actualités - CHRONOLOGIE
Tunisie Jelal Ben Brick poursuit sa grève de la faim en prison
le 06 mai 2000 à 00h00
Jelal Zoghlami, le frère du journaliste tunisien Taoufik ben Brick, qui observe une grève de la faim depuis le 3 avril et est parti jeudi pour la France, poursuivait hier une grève de solidarité en prison à Tunis, selon ses avocats. Les journaux tunisiens ont mis en doute de leur côté la véracité du jeûne de Taoufik ben Brick, tout en continuant à dénoncer la «campagne de dénigrement» de «certains médias français» dans cette affaire. La libération de Jelal, condamné mercredi à Tunis à trois ans de prison ferme alors que ses avocats s’attendaient à une relaxe, est devenue la principale exigence de M. Ben Brick pour mettre fin à son action, destinée à l’origine à protester contre le «harcèlement» dont il est victime dans l’exercice de son métier. L’avocat de Jelal Zoghlami Me Chawki Tebib avait affirmé dès le jour de la condamnation de Jelal son intention d’interjeter appel. Taoufik ben Brick poursuivait hier sa grève de la faim à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière où il a été admis à son arrivée en France. L’action de Ben Brick s’est radicalisée le week-end dernier avec l’entrée en grève de solidarité de son frère Jelal, ainsi que de cinq de ses frères et sœurs. Outre la libération de Jelal, ils demandent la «reconnaissance de tous les droits de Taoufik ben Brick», la réouverture de la maison d’édition Aloès, mise sous scellés le 10 avril après avoir hébergé le journaliste au début de sa grève, ainsi que la réparation des dommages corporels subis, selon eux, par des défenseurs des droits de l’homme pendant l’affaire. Jelal a été condamné pour «agressions graves à l’encontre d’un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions» et «atteinte aux bonnes mœurs» lors d’échauffourées survenues devant le domicile de son frère la semaine dernière, au cours desquelles des représentants de l’Association de défense des journalistes Reporters sans frontières et trois journalistes français avaient été molestés par la police. La presse tunisienne, qui avait évoqué pour la première fois jeudi l’affaire Ben Brick, a mis de son côté en doute vendredi la véracité du jeûne de Taoufik, tout en continuant à reprendre les nombreuses déclarations de partis politiques et d’organisations socio-professionnelles contre «la campagne de dénigrement de certains médias français» dans cette affaire. Dans un éditorial intitulé «Drôle de grève», le journal gouvernemental La Presse, après avoir qualifié Taoufik ben Brick de «Don Quichotte en mal de célébrité», se demandait : «Scientifiquement parlant, quelqu’un peut-il réellement observer une grève de la faim un mois durant et continuer à se porter et à se comporter comme le fit ce gréviste pas comme les autres ?». Le Renouveau, organe du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir), commentait de son côté une réunion tenue mercredi par le président Zine el-Abidine ben Ali et des représentants des associations des journalistes et directeurs de journaux tunisiens au cours de laquelle le chef de l’État avait appelé les médias «à s’acquitter pleinement de leur mission». Cette réunion avait été diffusée en différé jeudi par la télévision tunisienne. «La rétention de l’information doit être bannie, il y va de l’intérêt de la Tunisie à l’ère de la mondialisation», écrivait notamment le quotidien. L’Organe du RCD ajoutait cependant : «L’affaire Ben Brick nous a servi de mauvais exemple ! Une affaire qui en réalité en cache une autre, celle d’une cabale montée ailleurs pour des objectifs connus !». «La Tunisie est trop indépendante pour le goût de certains», estimait dans ce contexte Le Renouveau.
Jelal Zoghlami, le frère du journaliste tunisien Taoufik ben Brick, qui observe une grève de la faim depuis le 3 avril et est parti jeudi pour la France, poursuivait hier une grève de solidarité en prison à Tunis, selon ses avocats. Les journaux tunisiens ont mis en doute de leur côté la véracité du jeûne de Taoufik ben Brick, tout en continuant à dénoncer la «campagne de...
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