Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

RUSSIE Extradition d’Akhmed Zakaïev : Moscou présente les preuves aux Danois

Moscou a remis mardi au Danemark de nouveaux documents pour obtenir l’extradition du responsable tchétchène Akhmed Zakaïev, accusé d’avoir été à la tête entre 1991 et 2001 d’un groupe de rebelles qui se seraient livrés à une série d’« actes terroristes et criminels ». La présidence indépendantiste tchétchène a aussitôt accusé les Russes d’avoir « fabriqué ces preuves » et appelé Copenhague « à vérifier minutieusement tous les documents pour prouver qu’ils ont été falsifiés ». Ces documents ont été remis à la ministre danoise de la Justice, Lene Espersen, lors d’une rencontre à Moscou avec le procureur général de Russie, Vladimir Oustinov. « Nous accusons Zakaïev d’avoir constitué une bande de combattants de 300 à 1 500 hommes entre 1991 et 2001. Cette bande a commis des actes à caractère terroriste et criminel », a déclaré Sergueï Fridinskiï, adjoint du procureur général, cité par Interfax. Mme Espersen avait averti avant sa visite que l’émissaire du président indépendantiste Aslan Maskhadov, arrêté le 30 octobre à la demande des Russes, serait relâché si Moscou ne fournissait pas davantage d’informations sur son implication dans des actes terroristes. Les documents transmis à la ministre danoise accusent notamment « la bande de Zakaïev » de plusieurs opérations meurtrières pendant la première guerre de Tchétchénie (1994-1996), lorsque Zakaïev était l’un des commandants du front sud-ouest. Le parquet affirme notamment que cette bande a enlevé deux prêtres en janvier 1996 puis les a fusillés. Un responsable de l’ONG russe Memorial, Alexandre Tcherkassov, a affirmé mardi que ces deux prêtres avaient été tués par un autre groupe de combattants. Le groupe de Zakaïev est également accusé d’avoir fusillé dans la capitale tchétchène, Grozny, en mars 1996 une dizaine de collaborateurs de l’administration militaire, et d’avoir tué ou blessé environ 300 policiers en août 1996 lors de la prise de la gare de Grozny, selon le parquet. La justice russe a également fait état de crimes présumés de civils, en décembre 1995 à Ourous-Martan, lors d’une opération qui avait fait une dizaine de morts, selon le parquet. Une loi d’amnistie a été votée par le Parlement en mars 1997 après la première guerre de Tchétchénie mais elle comporte de nombreuses exceptions : acte terroriste, prise d’otages, enlèvement, tentative de meurtre contre des représentants de l’ordre public, assassinats avec circonstances aggravantes notamment. Le parquet affirme en outre « avoir suffisamment d’éléments confirmant la participation de la bande de Zakaïev à l’incursion armée d’août 1999 au Daguestan », une république russe frontalière de la Tchétchénie. Le nom de Zakaïev n’avait jamais auparavant été associé à cette opération, dirigée par le chef rebelle radical Chamil Bassaïev. Les Russes avaient aussi accusé Zakaïev, considéré comme un modéré, d’être impliqué dans la prise d’otages du 23 octobre à Moscou, mais cette accusation n’a pas été mentionnée par le parquet mardi. Zakaïev est le seul responsable tchétchène avec lequel le Kremlin avait autorisé une rencontre officielle en novembre 2001 avec un représentant de Vladimir Poutine. « Si toutes ces accusations sont vraies, alors je me demande pourquoi cette rencontre a été autorisée, nos services de sécurité ont commis une grave erreur », a commenté l’unique député tchétchène au Parlement russe, Aslambek Aslakhanov.
Moscou a remis mardi au Danemark de nouveaux documents pour obtenir l’extradition du responsable tchétchène Akhmed Zakaïev, accusé d’avoir été à la tête entre 1991 et 2001 d’un groupe de rebelles qui se seraient livrés à une série d’« actes terroristes et criminels ». La présidence indépendantiste tchétchène a aussitôt accusé les Russes d’avoir « fabriqué ces...