Actualités - CHRONOLOGIE
Dette Standard and Poor’s dégrade la note du Liban
Par RIZK SYBILLE, le 12 avril 2002 à 00h00
L’agence de notation internationale Standard and Poor’s a une nouvelle fois dégradé la note de la dette souveraine du Liban. La note attribuée à la dette à long terme est ainsi passée à B- contre B auparavant. Et la dette à court terme a été classée C au lieu de B. Ces appréciations ont été assorties d’une évaluation négative des perspectives. Dans un communiqué, l’agence explique son évaluation par «les inquiétudes en ce qui concerne la capacité du gouvernement (libanais) à inverser la croissance du poids de la dette publique, estimée à 178 % du PIB cette année, de façon efficace et rapide». Navaid Farooq, l’analyste chargé du Liban au sein de S&P, ajoute : «À moins que le gouvernement mette en place rapidement une politique budgétaire crédible, la perspective d’une aide financière de la communauté internationale reste incertaine et la probabilité d’une restructuration de la dette augmentera». L’agence internationale souligne que la Banque centrale du Liban a jusqu’ici réussi à défendre le taux de change de la livre par rapport au dollar, mais que sa marge de manœuvre diminue à mesure que ses réserves s’érodent. «Les réserves de la banque centrale vont probablement poursuivre leur baisse à moins que les difficultés budgétaires du Liban soient résolues de façon décisive». L’introduction de la TVA en 2002 et les mesures destinées à réduire les dépenses publiques sont des pas modestes dans la bonne direction, mais ils sont insuffisants pour réduire le déficit budgétaire très élevé qui est estimé à 16,8 % du PIB pour 2002, poursuit le communiqué. «Comme par le passé, la dynamique politique complexe du Liban rend très difficile l’adoption de mesures politiques décisives». Standard and Poor’s met aussi en doute la capacité du gouvernement à satisfaire ses besoins de financement budgétaires pour 2002 et 2003 sans recourir à une hausse significative du service de la dette. La capacité de financement du secteur bancaire libanais est liée à la croissance des dépôts. Or celle-ci a diminué progressivement et sera minime cette année, poursuit S&P. «Face aux contraintes financières intérieures croissantes, la mise en vente des actifs et l’obtention d’un soutien financier international deviennent de plus en plus importants pour permettre au gouvernement de gagner du temps afin d’adopter des mesures d’ajustement structurel. La détérioration de l’environnement géopolitique régional accroît la vulnérabilité de l’économie libanaise et rend les réformes d’autant plus urgentes». «La notation du Liban restera sous pression jusqu’à ce qu’une correction budgétaire soit assez importante pour inverser la croissance de la dette», conclut M. Farooq. «D’ici à la fin de l’année, il est crucial que le gouvernement s’assure des recettes de privatisations substantielles et satisfasse les conditions pour la réunion d’une deuxième conférence internationale des donateurs à Paris». Selon un opérateur libanais, les marchés financiers n’ont pas spécialement réagi hier au communiqué de Standard and Poor’s. Sur le marché obligataire, la décote enregistrée par certains des principaux eurobonds émis par la République libanaise tient déjà compte de la détérioration de la situation. Certaines obligations enregistrent une décote de 5 à 6 % tandis que pour d’autres, la décote atteint les 18 %. S.R.
L’agence de notation internationale Standard and Poor’s a une nouvelle fois dégradé la note de la dette souveraine du Liban. La note attribuée à la dette à long terme est ainsi passée à B- contre B auparavant. Et la dette à court terme a été classée C au lieu de B. Ces appréciations ont été assorties d’une évaluation négative des perspectives. Dans un communiqué, l’agence...
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