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Actualités - CHRONOLOGIES

Le président tchétchène appelle le G 7 à faire pression sur Poutine

Le président tchétchène, Aslan Maskhadov, a lancé hier «un appel désespéré» aux leaders du G 7 pour qu’ils fassent pression sur le président russe Vladimir Poutine afin que cesse l’«extermination» du peuple tchétchène. «Moi, Aslan Maskhadov, le président démocratiquement élu de la République de Tchétchénie, j’écris cet appel désespéré au nom de mon peuple, victime d’une guerre génocide dont les meurtres quotidiens n’ont pas encore réussi à éveiller la conscience du monde que vous dirigez», indique son message. «Nous sommes aussi misérables, ensanglantés et asservis que vous êtes riches, puissants et libres», ajoute le président indépendantiste qui n’est plus reconnu par Moscou depuis le lancement de l’offensive militaire russe en Tchétchénie le 1er octobre 1999. «Sur une population qui comptait jadis un million de personnes, un Tchétchène sur sept aujourd’hui est mort», poursuit le texte. «Comment pouvez-vous à la fois vous réjouir du fait que Slobodan Milosevic (ex-président yougoslave) va enfin être jugé et accueillir Vladimir Poutine comme un partenaire crédible», s’interroge le président. Il souhaite que les leaders des pays les plus industrialisés (G 7), qui forment avec la Russie le G 8, «prennent des mesures pour encourager des négociations et l’instauration d’un cessez-le-feu». Le président russe, qui a quitté Moscou pour Gênes, rejette officiellement toute idée de négociations avec le président indépendantiste. L’organisation de défense des droits de l’homme Memorial doute que l’appel de Maskhadov soit entendu. «La Tchétchénie est un sujet douloureux et les leaders du G 7 vont éviter d’en parler. Ils préfèrent croire Poutine qui leur dit que tout va bien», a déclaré Tatiana Kassatkina. Les troupes russes, qui ont perdu en Tchétchénie 11 hommes dans les dernières 24 heures, n’ont toujours pas réussi à rétablir l’ordre dans la république rebelle. Elles sont accusées de nombreuses exactions contre les civils par les organisations de défense des droits de l’homme et les Tchétchènes prorusses. Le Kremlin a annoncé jeudi, à la veille de l’ouverture du sommet du G 8, que six soldats avaient été arrêtés après de «récents ratissages» dans trois localités de la Tchétchénie. Ces opérations ont fait au moins sept morts et trois disparus, selon Mémorial. L’administrateur tchétchène prorusse Akhmad Kadyrov, nommé par Moscou, a estimé vendredi que ces mesures n’étaient pas suffisantes et a appelé à des sanctions contre «les généraux moscovites» qui dirigent l’opération antiterroriste en Tchétchénie, son appellation officielle. «On ne peut rétablir la confiance du peuple tchétchène que si on punit les chefs», a-t-il averti. Un haut responsable russe a reconnu que Moscou était incapable actuellement d’assurer le retour des réfugiés tchétchènes qui craignent pour leur sécurité. «Tous les efforts que nous avons entrepris n’ont pas donné de résultats», a déclaré le ministre russe chargé de la reconstruction de la Tchétchénie, Vladimir Elaguine. Ce sont principalement les familles dont les hommes ont combattu aux côtés des indépendantistes et celles dont les garçons sont âgés de plus de 12 ans qui refusent de rentrer, a souligné M. Elaguine. La plupart des réfugiés tchétchènes ont trouvé asile en Ingouchie qui évalue leur nombre à environ 140 000.
Le président tchétchène, Aslan Maskhadov, a lancé hier «un appel désespéré» aux leaders du G 7 pour qu’ils fassent pression sur le président russe Vladimir Poutine afin que cesse l’«extermination» du peuple tchétchène. «Moi, Aslan Maskhadov, le président démocratiquement élu de la République de Tchétchénie, j’écris cet appel désespéré au nom de mon...