La Sagesse a gagné samedi soir à Ghazir le droit de disputer la finale du championnat du Liban. Les Verts ont franchi sans encombre l’obstacle du Sadaka, leur adversaire en demi-finale, sur le score de 84 à 66 (mi-temps 38-39). C’est la troisième victoire consécutive (en autant de rencontres)de La Sagesse sur Sadaka. En finale, les joueurs de Ghassan Sarkis vont affronter le vainqueur de la deuxième demi-finale entre Champville et le Club Sportif. En un quart-temps, le troisième, La Sagesse a balayé Sadaka, au terme d’un match qui, au vu de la première période, s’annonçait pourtant équilibré. Taylor prophétisait même avant le début du match : «Nous partons avec un handicap de deux défaites en autant de matches. En plus nous allons jouer à Ghazir, donc c’est dire si la situation s’annonce difficile». «Ils ont une grande expérience dans les play offs, avait poursuivi le stratège américain, Acha, N’Diaye Mechantaf sont des joueurs qui évoluent ensemble depuis plusieurs saisons. En outre, nous sommes obligés de nous passer des services de Daniel O’kwonko, absent pour cause de rupture de ligaments». Ce dernier était remplacé par Martin Mogharbel aux côtés de William Booker, Lorenzo Hall, Georges Kehdi et Georges Chibani. Quant à Ghassan Sarkis, il alignait son équipe fétiche à cela près que Ziad Charafeddine remplaçait Dany Barhoum. Mais Mohamad Acha, Elie Mechantaf, Assane N’Diaye et Fady Khatib étaient présents au coup d’envoi. Tout n’a pas été facile pour les champions du Liban en titre. L’équipe de Sadaka était bien déterminée à tenter crânement sa chance et entamait la partie sur les chapeaux de roue. Lorenzo Hall ouvrait le score pour son équipe suite à une belle action collective. Appliquant une défense de zone qui leur réussissait bien, les joueurs de Sadaka faisaient circuler le ballon avec une belle fluidité et se montraient supérieurs dans les rebonds grâce notamment à Booker et à Hall. Au cours de ce premier quart-temps, le score évoluait en dents de scie, avec un deux petits points d’avance pour les visiteurs. Chibani marquait quatre points consécutifs et Sadaka accentuait son avance (12-7 à la 4e). Le score - 22 à 21 en faveur de Sadaka- reflétait parfaitement le jeu équilibré entre les deux protagonistes lors des dix premières minutes. Au début du deuxième quart, les joueurs de La Sagesse se montraient quelque peu maladroits et permettaient à leurs opposants de prendre une légère avance de 5 points (31-25 à la 15e), puis de 7 points (35-28 à la 17e). Les joueurs de Sadaka étaient omniprésents aux quatre coins du terrain et sous l’impulsion d’un Lorenzo Hall des grands jours, imposaient leur loi sous les panneaux. Si bien qu’à quarante secondes de la pause, les joueurs de Robert Taylor avaient 6 points d’avance. Mais La Sagesse pliait et ne rompait point. Nullement désireux de laisser son équipe être distancée, Elie Mechantaf réussissait un lancer à trois points avant de marquer à nouveau deux points. L’avance du Sadaka, qui était confortable quelques secondes auparavant, rétrécissait comme peau de chagrin. L’intensité défensive de Sadaka s’émoussant, Acha trouvait de l’air sur l’aile où Mechantaf, avec 6 points à suivre, annonçait le retour vert, lors d’un deuxième quart perdu de justesse par La Sagesse (38-39). La tornade verte Mais l’espoir avait changé de camp et au retour des vestiaires, Roger Nasr réussissait un tir à trois points, pour La Sagesse. Quelques secondes plus tard, Elie Mechantaf l’imitait avec un nouveau panier à trois points. Cueillis à froid, les hommes de Robert Taylor essayaient de réagir, mais quelque chose était cassé dans leur belle mécanique. L’équipe de Sadaka commettait trop de turn overs et Assane N’Diaye se payait même le luxe de faire un dunk (46-41 à la 25e). À partir de cet instant, il n’y eut plus qu’une seule équipe sur le terrain. La Sagesse avait retrouvé son jeu et Roger Nasr enfonçait encore plus le clou à trois points, devant une défense adverse d’assez piètre tenue, il est vrai. Roger Nasr marquait à nouveau trois points et Todd Burgan permettait à son équipe de terminer le troisième quart-temps avec un avantage fort substantiel de 13 points (64-51). Une tornade verte avait soufflé balayant les derniers espoirs d’une équipe de Sadaka dépassée et dont la seule présence au stade des demi-finales constituait un exploit en soi. Au début du dernier quart-temps, Todd Burgan annonçait la couleur en marquant le premier. La Sagesse avait élevé le ton physique et Sadaka-Lorenzo Hall mis à part- s’accroupissait. Dany Barhoum marquait lui aussi et portait l’avance de son équipe à 18 points (76-58 à la 34e). Les relais défensifs sur Booker étaient plutôt efficaces et avec un trio extérieur Acha-Burgan-Khatib, La Sagesse haussait le rythme du match, se créant des opportunités de jeu rapide sur interception et trouvait astucieusement un appui intérieur, apporté par des rotations sérieuses à l’image d’un Burgan bagarreur. Décevant, à l’image de Chibani, et surclassé dans le jeu intérieur Sadaka était une proie facile et sentait la fin proche. La Sagesse contrôlait la situation et à trois minutes de la fin, avait le match en poche. Côté Sadaka, seul Lorenzo Hall faisait de la résistance et, avec 34 points à son actif, était le meilleur marqueur de la soirée. La fin du match était totalement dépourvue de suspense : Ghassan Sarkis faisait tourner son banc comme un manège et même les supporters de La Sagesse – forts bruyants en temps normal – semblaient s’ennuyer. C’est à peine si un dunk de Todd Burgan les arrachait à leur torpeur. La Sagesse, dans son costume de champion du Liban, faisait craquer les coutures de la défense de Sadaka, Marwan Hajj ouvrait la dernière ligne droite aux siens avec une qualification méritée pour la finale. L’arbitre Davidovicius sifflait la fin de la rencontre sur le score de 84 à 66 en faveur des locaux. En finale, les Verts affronteront le vainqueur du duel Champville-Club Sportif pour le titre de champion du Liban. Forts de leur victoire en Coupe du Liban, acquise il y a moins d’une semaine avec une facilité déconcertante, et après leur qualification rapide face à Sadaka, les hommes de Ghassan Sarkis se présentent d’ores et déjà comme les plus sérieux candidats à leur propre succession.