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Actualités - CHRONOLOGIE

Fritna, de Gisèle Halimi Maman aime-moi, ou la blessure du non-amour (photos)

Gisèle Halimi, personnalité flamboyante du féminisme pur et dur, porte-parole des femmes du monde dit «second», vient de publier un ouvrage poignant et révélateur. Nous portons tous les escarres communes aux être humains. Cette avocate célèbre et militante patentée ose crier à tue-tête que sa mère ne l’a jamais aimée. Son dernier ouvrage Fritna (Éd. Plon) est l’aveu d’une blessure: le non-amour de sa mère. Aînée de deux filles face à deux garçons choyés, gâtés, gavés de soins et de caresses, elle était condamnée à se taire et servir les mâles en silence. Comment ne pas s’arrêter sur cet aveu, si proche de nos mœurs? Née en Tunisie, Gisèle Halimi est une des figures les plus éblouissantes du barreau parisien mais aussi du féminisme. En publiant Fritna, cette femme «réussie» de soixante ans poursuit un duel jamais mis en évidence auparavant: la partialité du sacro-saint amour maternel... La grande valeur de ce livre consiste dans le fait que le dialogue restera sourd au-delà de la mort. Gisèle Halimi s’en ira porteuse à jamais d’une question sans réponse: Pourquoi maman ne m’as-tu pas vraiment aimée? Dans son livre, la militante aguerrie n’hésite pas à crier: «Ma mère n’a pas voulu m’aimer et je ne saurai jamais pourquoi. La blessure narcissiqne de l’enfant se mue en révolte d’adulte». C’est là un acte de courage rarement rencontré dans un militantisme ou même dans la littérature. Si Poil de Carotte de Jules Renard émouvait les foules au début de ce siècle, rares, très rares sont les femmes assez intrépides pour avouer leur rancune d’adulte envers la sacro-sainte image de maman... C’est, en fait, la première fois qu’une femme a le courage d’avouer le poids lourd qu’a marqué une vie réussie, une carrière brillante. Règlement posthume d’anciens comptes. Peut-être, mais qu’est-elle d’autre la littérature que cet exutoire, jumeau du purgatoire, qui alimente la plume en remuant, pêle-mêle, immondices et grandeurs de l’âme humaine?
Gisèle Halimi, personnalité flamboyante du féminisme pur et dur, porte-parole des femmes du monde dit «second», vient de publier un ouvrage poignant et révélateur. Nous portons tous les escarres communes aux être humains. Cette avocate célèbre et militante patentée ose crier à tue-tête que sa mère ne l’a jamais aimée. Son dernier ouvrage Fritna (Éd. Plon) est l’aveu d’une...