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Actualités - CHRONOLOGIE

Bibi , un style moderne au service des vieux dogmes sionistes

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a accepté de se soumettre à des élections anticipées en Israël, lutte avec constance et détermination pour barrer la route à l’indépendance palestinienne. En deux ans et demi de pouvoir, M. Netanyahu a cherché à limiter l’autonomie palestinienne consentie par ses prédécesseurs, grâce à ses talents de tacticien, aux divisions de ses opposants mais aussi à la placidité de la communauté internationale. Plus jeune Premier ministre de l’histoire d’Israël – il vient d’avoir 49 ans – M. Netanyahu défend dans un style moderne les vieux dogmes de la droite sioniste. Pour lui, le «Grand Israël», de la Méditerranée au Jourdain, appartient fondamentalement au peuple juif. Remettre aux Palestiniens le moindre pouce des territoires qu’Israël occupe depuis 1967 est un véritable déchirement. Ses rivaux dans le camp de la droite doutent pourtant de la fermeté de ses convictions et l’accusent d’être un «opportuniste» prêt à sacrifier ses principes pour se maintenir au pouvoir. Un trait que M. Netanyahu n’a, pourtant, guère manifesté pour l’instant. La machoire carrée, l’œil bleu et le verbe facile, M. Netanyahu est un solitaire qui n’hésite pas à écarter ses proches quand ils commencent à le gêner, comme il l’a fait l’an dernier avec son bras droit, Avigdor Lieberman. Énergique, courageux et patriote, mais aussi arrogant, obstiné et souvent peu sincère, M. Netanyahu n’a guère d’amis. Sa conduite très personnelle, improvisée et parfois brouillonne, des affaires intérieures a enragé ses ministres et ses alliés au parlement. Mais en tant que premier chef de gouvernement d’Israël élu au suffrage universel direct, il jouit d’une position institutionnelle plus solide qu’aucun de ses prédécesseurs. Vingt ans aux États-Unis, où il a obtenu un diplôme de gestion au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston, lui ont donné en outre une parfaite maîtrise de l’art d’utiliser les médias. Il a ébahi les Israéliens en venant expliquer à la télévision, en janvier 1993, qu’il avait trompé sa femme. Décrié par l’establishment israélien, qui lui reproche d’avoir saboté le processus de paix et affaibli l’économie, M. Netanyahu préfère s’appuyer sur les classes moyennes à qui il répète inlassablement sa volonté d’apporter «la paix dans la sécurité». Sa biographie officielle met l’accent sur son passage dans l’armée israélienne, où il a servi dans les commandos, participé à plusieurs opérations et fut blessé au combat, sans cependant dépasser le grade de capitaine. Elle souligne aussi son image de combattant du «terrorisme international», qu’il cultive depuis son entrée en politique en 1988, à la suite d’une carrière diplomatique. M. Netanyahu fut profondément marqué par la mort de son frère aîné, Jonathan, qui fut tué en dirigeant l’opération de sauvetage des otages d’un Boeing d’Air France détourné sur Entebbé, en Ouganda, en 1976. La notoriété lui vient avec la crise du Golfe, en 1990-91, puis à la conférence de paix de Madrid fin 1991, lorsque, simple vice-ministre mais aidé par son anglais parfait, il joue le rôle de principal porte-parole israélien dans l’arène internationale. Son habileté à défendre la cause d’Israël à l’étranger le propulse au premier rang. En 1992, à peine quatre ans après avoir été élu pour la première fois au parlement, il succède à la tête du Likoud à M. Yitzhak Shamir, qui venait de perdre les élections face au dirigeant travailliste Yitzhak Rabin. Ses frasques conjuguales, ses manières modernes et ses convictions laïques n’ont pas empêché M. Netanyahu de rallier derrière lui l’électorat ultra-orthodoxe, qui lui a apporté un soutien massif lors de son élection à la tête du gouvernement en mai 1996 puis, depuis lors, au parlement.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a accepté de se soumettre à des élections anticipées en Israël, lutte avec constance et détermination pour barrer la route à l’indépendance palestinienne. En deux ans et demi de pouvoir, M. Netanyahu a cherché à limiter l’autonomie palestinienne consentie par ses prédécesseurs, grâce à ses talents de tacticien, aux divisions de ses...