Actualités - REPORTAGE
Japon - Progression de l'excédent commercial La croissance alimentée par la récession
le 20 novembre 1998 à 00h00
L’excédent commercial du Japon a progressé pour le 19e mois consécutif en octobre, en dépit d’un recul inattendu des exportations, sous l’effet d’une forte diminution de ses importations résultant de l’intensification de la crise économique dans l’archipel. Le surplus nippon a atteint en données brutes 1 370,7 milliards de yens (11,3 milliards de dollars) le mois dernier, soit 23,9 % de plus qu’il y a un an, a annoncé jeudi le ministère japonais des Finances (MoF). Cette nouvelle progression est conforme aux prévisions des marchés, qui étaient centrées sur un surplus compris entre 1 300 et 1 400 mds de yens. Par rapport aux mois précédents, le fait marquant est la contraction des exportations, qui ont chuté de 5,7 %, à 4 382,6 mds de yens. Ces derniers mois, celles-ci connaissaient une croissance faible mais régulière. Une chute de cette ampleur des exportations n’avait plus été notée depuis janvier 1995. Le déclin des importations s’est accéléré, avec un recul de 14,9 %, pour revenir à 3 011,9 mds de yens. Victimes de l’intensification de la crise économique, les achats de l’archipel sont ainsi en recul pour le 10e mois consécutif et «expliquent la croissance continue de l’excédent», selon le MoF. «Ces chiffres montrent combien l’économie du Japon est déprimée à l’heure actuelle, du fait de la faiblesse de la consommation des ménages et de la réduction de l’investissement des entreprises», a relevé Jun’ichi Makino, économiste au Daiwa Research Institute (groupe Daiwa Securities). Le recul des importations nippones le mois dernier était général, affectant à la fois le pétrole (-26,9 %), les matières premières (-24,5 %), la nourriture (-10,2 %), mais aussi nombre de biens de haute technologie (-4,6 %). Selon un responsable du MoF, qui commentait ces chiffres devant la presse, l’excédent commercial nippon va rester orienté à la hausse mais sa progression devrait commencer à ralentir, en raison du redressement probable des importations à la suite des récentes mesures gouvernementales de relance. Vis-à-vis de l’Union européenne, le Japon a continué à pousser les feux à l’exportation, avec une hausse de 11,7 % (à 839,2 mds de yens). Dans le même temps, ses achats en provenance de cette partie a une nouvelle fois vivement progressé à 426,1 mds de yens (+41,8 %), selon le communiqué du MoF. Avec les États-Unis, son premier partenaire, le scénario est le même : vive hausse des exportations (+8,0 %, à 1 411,8 mds de yens) et nette contraction des importations (-9,1 % à 692,0 mds de yens). Le surplus nippon, en passe de redevenir une source de friction politique entre les deux pays, a progressé pour le 25e mois consécutif pour atteindre 719,7 mds de yens (+31,9 %). En revanche, l’effondrement des échanges entre le Japon et le reste de l’Asie s’est poursuivi, avec une diminution de 23,7 % des exportations (à 1 445,3 mds de yens) et de 17,0 % des importations (à 1 129,9 mds de yens). Le surplus commercial nippon a ainsi reculé de 40,9 %, à 315,5 mds de yens. Après avoir longtemps hésité, les banques japonaises semblent désormais prêtes à utiliser pleinement la possibilité de solliciter une recapitalisation sur fonds publics: la facture pourrait atteindre 7 000 milliards de yens (58 mds de dollars) rien que pour les grands établissements. Sanwa Bank et Daiwa Bank, les deux premières banques à réseau national à présenter leurs demande, jeudi, ont réclamé respectivement 600 milliards de yens (5 mds de dollars) et 300 milliards de yens (2,5 mds de dollars). «Les banques semblent être devenues beaucoup plus désireuses d’utiliser ces fonds pour faire face à leurs problèmes d’encours douteux», relève James Fiorillo, analyste bancaire chez ING Barings, en qualifiant cette évolution de «facteur clef pour l’assainissement du secteur bancaire» japonais. Selon le quotidien économique Nihon Keizai Shimbun, 15 des 18 banques à réseau national devraient se porter candidates à une recapitalisation sur fonds publics. L’addition sera salée pour le contribuable: Industrial Bank of Japon (IBJ) tablerait ainsi sur 500 à 600 mds de yens, Dai-Ichi Kangyo Bank (DKB) sur 500 à 700 mds de yens et Sumitomo Bank sur environ 500 mds de yens. Seule la première banque japonaise Bank of Tokyo-Mitsubishi, sa filiale Nippon Trust Bank, et la banque de crédit à long terme Nippon Credit Bank (NCB) n’ont pas encore arrêté leur position, ajoute le journal. Ces demandes devraient être précisées vendredi et mardi, lorsque les banques présenteront leurs résultats semestriels. Elles pourraient aussi alors préciser sous quelle forme cette recapitalisation pourrait intervenir. Le «Nihon Keizai Shimbun» estime que l’opération devrait s’effectuer essentiellement par émission d’actions préférentielles (sans droit de vote), qui ont le mérite de venir renforcer les fonds propres «durs» des banques.
L’excédent commercial du Japon a progressé pour le 19e mois consécutif en octobre, en dépit d’un recul inattendu des exportations, sous l’effet d’une forte diminution de ses importations résultant de l’intensification de la crise économique dans l’archipel. Le surplus nippon a atteint en données brutes 1 370,7 milliards de yens (11,3 milliards de dollars) le mois dernier, soit 23,9 % de plus qu’il y a un an, a annoncé jeudi le ministère japonais des Finances (MoF). Cette nouvelle progression est conforme aux prévisions des marchés, qui étaient centrées sur un surplus compris entre 1 300 et 1 400 mds de yens. Par rapport aux mois précédents, le fait marquant est la contraction des exportations, qui ont chuté de 5,7 %, à 4 382,6 mds de yens. Ces derniers mois, celles-ci connaissaient une croissance faible...
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