Actualités - CHRONOLOGIE
A propos du Goût de la cerise Retour sur Kiarostami
le 20 novembre 1998 à 00h00
Il y avait foule, lundi dernier, au Viédo-Club de l’IESAV: normal, Kiarostami était au programme. Phénomène de mode? Oui, au moins en partie. Le cinéaste iranien est l’auteur de films dont on parle partout, et le Goût de la cerise a gagné la Palme d’or à Cannes 97 (cependant pas pour des motifs exclusivement cinématographiques). Donc, il fallait voir le film et, quasi automatiquement, s’extasier. Quoi, un chef-d’œuvre? Non, pas vraiment – et même assurèment pas. Mettons les choses au point. Le Goût de la cerise est un film d’un intérêt évident, et cet intérêt est d’abord, sinon presque exclusivement, politique. Parce que Kiarostami est un cinéaste iranien, parce qu’il a toujours travaillé – et qu’il parvient encore à travailler – dans son pays, soumis à une contrainte pesante («nous vivons ici dans deux mondes, intérieur et extérieur, qui ne se raccordent pas, c’est une situation schizophrène dont je redoute les effets, en particulier sur les jeunes... je pourrais filmer n’importe où (mais) l’Iran est mon pays et je l’aime, même si je suis prêt à beaucoup de critiques contre ce qui s’y passe», a-t-il eu l’occasion de déclarer). D’où l’obligation de procéder par symboles et métaphores. M. Badii, le «héros» du Goût de la cerise, est un homme cerné, ou plutôt bloqué par la vie sans issue qui l’entoure de toutes parts, et avec laquelle il a décidé d’en finir. Peu importe le, ou les motif(s) précis de son désir de suicide (un thème qui avait d’abord été banni par les censeurs), d’ailleurs ledit Badii reste un personnage secret, replié sur lui-même. Mais, comme l’a encore souligné le cinéaste Kiarostami, «a besoin de construire ses films comme des œuvres ouvertes où la moitié du travail doit être faite par le spectateur». Reste qu’au niveau du cinéma, le matériau qui irrigue le scénario est tenu et le début de l’errance de Badii interminable. Un moyen métrage (une heure, environ) eut fait du Goût de la cerise une œuvre plus dense, plus achevée et plus tendue. Pouvait-on oser le dire? (voir aussi article ci-dessous).
Il y avait foule, lundi dernier, au Viédo-Club de l’IESAV: normal, Kiarostami était au programme. Phénomène de mode? Oui, au moins en partie. Le cinéaste iranien est l’auteur de films dont on parle partout, et le Goût de la cerise a gagné la Palme d’or à Cannes 97 (cependant pas pour des motifs exclusivement cinématographiques). Donc, il fallait voir le film et, quasi automatiquement, s’extasier. Quoi, un chef-d’œuvre? Non, pas vraiment – et même assurèment pas. Mettons les choses au point. Le Goût de la cerise est un film d’un intérêt évident, et cet intérêt est d’abord, sinon presque exclusivement, politique. Parce que Kiarostami est un cinéaste iranien, parce qu’il a toujours travaillé – et qu’il parvient encore à travailler – dans son pays, soumis à une contrainte pesante («nous vivons...