Actualités - REPORTAGE
Pourquoi une secte ? Qui en sont les adeptes ?
Par GABRIEL Jean Claude, le 19 novembre 1998 à 00h00
«Laissez une paroisse sans prêtre pendant dix ans, les gens y adoreront les bêtes!» disait le curé d’Ars. La littérature sur les sectes est abondante. Ces dernières sont aussi vieilles que l’histoire de l’humanité. Tout le monde prend conscience aujourd’hui de ce phénomène dans la société contemporaine. Mais la définition reste ambiguë et encore, faudrait-il admettre que ce phénomène dit «sectaire» reste difficile à «cerner». Le mot serait venu du latin sequi : suivre ou secare : séparer, couper. Animés par des motivations d’ordre socio-psychologique, ces minorités ont voulu se séparer de la «souche-mère» pour dénier à la morale le droit d’exercer son pouvoir et son autorité. Les personnes insatisfaites protestent contre l’Ordre établi (religieux ou politique) et manifestent leur besoin de «religieux et de sacré», «d’expériences mystiques et spirituelles» par réaction à une société «dépersonnalisante». Elles sont en quête d’une famille intégrante, réconfortante, qui «réchauffe». Si les sectes ont vu le jour depuis des siècles aux États-Unis, en Angleterre, en France, en Italie, en Nouvelle-Zélande... et depuis quelques années au Liban (sans en exagérer la portée), il n’en reste pas moins que des groupes se défendent de vouloir «adorer Satan». Leur objectif consiste à «entrer en harmonie avec les forces cachées de la nature», pratiquant ainsi un culte dont «l’entité» serait Satan. Les cultes sont des pratiques rituelles païennes «spéciales». Certaines sont d’inspiration judéo-chrétienne ou orientale. À la base d’autres sectes, nous retrouvons des données philosophico-religieuses, des schismes, des hérésies, des réformes établies tout au long des siècles. Malheureusement, entre la libération de l’esprit contestataire et la réalité vécue, il n’y a qu’un pas et, à vouloir revendiquer, à travers ces pratiques, le droit d’exister, on en arrive au droit de fait d’être aliéné. Toujours est-il que les sectes représentent une réalité à ne pas négliger. Pourquoi ce rejet de la société? Est-ce parce qu’elle est emprisonnée dans des «cadres étouffants», «dure» et «dépersonnalisante»? À écouter les adeptes, les experts en démonologie et à lire les données scientifiques, on se rend très vite compte que leur succès réside dans la recherche d’une «communauté chaude et fraternelle» que les adhérents disent ne plus trouver, par exemple, dans l’Église... Les adeptes ont besoin de «sécurité», de «chaleur» et «d’amitié». C’est pourquoi, désorientés, ils s’affilient à des groupements spirituels.
«Laissez une paroisse sans prêtre pendant dix ans, les gens y adoreront les bêtes!» disait le curé d’Ars. La littérature sur les sectes est abondante. Ces dernières sont aussi vieilles que l’histoire de l’humanité. Tout le monde prend conscience aujourd’hui de ce phénomène dans la société contemporaine. Mais la définition reste ambiguë et encore, faudrait-il admettre que ce phénomène dit «sectaire» reste difficile à «cerner». Le mot serait venu du latin sequi : suivre ou secare : séparer, couper. Animés par des motivations d’ordre socio-psychologique, ces minorités ont voulu se séparer de la «souche-mère» pour dénier à la morale le droit d’exercer son pouvoir et son autorité. Les personnes insatisfaites protestent contre l’Ordre établi (religieux ou politique) et manifestent leur besoin de...