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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël 50 ans Cinquante ans de guerre et toujours pas de paix

L’Etat d’Israël, proclamé dans le sillage de la tourmente nazie et confronté à la guerre avec les Arabes dès sa naissance, est devenu en cinquante ans un pays sans pour autant trouver la paix. Né le 14 mai 1948 sur les crimes commis contre le peuple palestinien, le nouvel Etat continue d’être refusé dans son droit à l’existence. Le résultat est qu’Israël n’a pas éloigné le spectre de la guerre, car il s’obstine à refuser de payer le prix de la paix. Deux traités ont été signés, avec l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994, mais le compromis crucial avec les Palestiniens enclenché par les accords d’Oslo de 1993 est dans l’impasse depuis plus d’un an. Avec le Liban, avec la Syrie, rien ne va, en dépit — s’agissant de ce dernier — d’un semblant de dialogue engagé aux Etats-Unis et qui est demeuré sans lendemain. Concernant le Liban, l’Etat hébreu feint d’ignorer que les résolutions 485 et 426 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui ont déjà vingt ans d’âge, lui imposent un retrait total, immédiat et inconditionnel. Le pays compte 6 millions d’âmes, qui jouissent d’un niveau de vie comparable à celui des Européens: 17.000 dollars de revenus annuels par habitant. «Dans une quinzaine d’années, la majorité des quelque 14 millions de personnes composant le peuple juif vivra ici», prédit, en se mentant à lui-même autant qu’aux autres, le démographe Sergio Della Pergola. L’espoir sioniste d’un «retour» des juifs, inscrit dans la déclaration d’indépendance, attend toujours d’être exaucé. Le rêve, en partie réalisé, a été sous-tendu par une extraordinaire mobilisation de la diaspora juive et une aide massive et permanente des Etats-Unis (3 milliards de dollars par an). Rassemblés derrière le dogme d’un «nouvel homme juif», les Israéliens se sont longtemps identifiés, au pionniérisme et aux valeurs égalitaires du kibboutz ou encore à celles du soldat-laboureur brandies par la gauche. Ces mythes ont été jetés aux orties, au profit du modèle américain et du libéralisme effréné. Aujourd’hui, l’éventail des revenus est de un à cinquante, et près de 20% des Israéliens vivent au seuil de la ligne de pauvreté. En l’absence d’un projet unificateur de substitution, la société israélienne, plus que jamais en quête de son identifié, s’est fissurée. Soudée face à l’ennemi extérieur, elle est déchirée par les conflits internes opposant droite et gauche, laïcs et religieux, juifs sépharades (orientaux) et ashkenazes (occidentaux), la majorité juive et la minorité d’un million d’Arabes. Selon le politologue Daniel Ben Simon, «une société tribale» a vu le jour, chaque secteur de la population veillant à ses intérêts spécifiques avant ceux de la collectivité nationale. Ces divisions ont atteint leur paroxysme avec l’assassinat en novembre 1995 du premier ministre travailliste Yitzhak Rabin par un ultra-nationaliste juif religieux opposé aux concessions territoriales inhérentes au processus de paix. Le premier ministre Benjamin Netanyahu, chef de la droite, s’est engagé à réaliser «la paix et la sécurité». Ces deux objectifs sont loin d’être atteints. Durement secoués par de nombreux et sanglants attentats-suicide d’intégristes palestiniens au cœur de leurs villes, les Israéliens constatent tragiquement que leur pays n’est pas vraiment le havre promis aux juifs. Il leur reste à se convaincre qu’un échec aussi patent est dû à leur attitude face aux multiples problèmes qui se posent à eux et qu’ils ont été dans l’incapacité de résoudre. (AFP)
L’Etat d’Israël, proclamé dans le sillage de la tourmente nazie et confronté à la guerre avec les Arabes dès sa naissance, est devenu en cinquante ans un pays sans pour autant trouver la paix. Né le 14 mai 1948 sur les crimes commis contre le peuple palestinien, le nouvel Etat continue d’être refusé dans son droit à l’existence. Le résultat est qu’Israël n’a pas éloigné...