Actualités - CHRONOLOGIE
Les Etats-Unis isolés face à l'embellie diplomatique cubaine
le 28 avril 1998 à 00h00
Les Etats-Unis apparaissent de plus en plus isolés au lendemain d’une série d’ouvertures internationales envers Cuba confirmant l’embellie diplomatique dont jouit, malgré la volonté d’isolement de Washington, le dernier bastion communiste du continent. Pour la première fois depuis sept ans, la commission des droits de l’homme de l’ONU a rejeté il y a une semaine à Genève une résolution américaine condamnant Cuba pour ses violations des droits de l’homme. Washington, piqué au vif, s’est empressé d’affirmer par la voix du département d’Etat qu’il allait «redoubler d’efforts pour promouvoir la liberté à Cuba». Mais, intervenant quelques jours après le sommet des Amériques à Santiago du Chili, où plusieurs pays latino-américains ont préconisé une réintégration de Cuba à «la famille américaine» , le rejet par la commission des droits de l’homme de l’ONU du projet de résolution confirme l’échec des efforts des Etats-Unis pour rallier la communauté internationale à une cause largement contestée. «De plus en plus de gens dans les milieux politiques et diplomatiques américains sont préoccupés par l’isolement des Etats-Unis sur la question cubaine», indique Walter Russell Mead, du «Council on Foreign Relations», un centre d’études et d’analyse de politique étrangère. Appuis «Les Etats-Unis se retrouvent dans une position humiliante», dit-il «Historiquement, ajoute-t-il, les Etats-Unis ont toujours eu dans les Caraïbes une politique différente du reste du monde et eu recours à des actions unilatérales, comme on a pu le voir à Panama ou la Grenade. Mais maintenant, la question cubaine n’intéresse plus seulement la vieille garde mais aussi de nouveaux venus», dit-il. Même le soutien des milieux les plus conservateurs à la politique américaine d’isolement de Cuba commence à s’éroder, note-t-il. La puissante chambre de commerce américaine s’est publiquement prononcée pour la fin de l’embargo et le nombre d’hommes d’affaires américains à se rendre dans l’île, théoriquement interdite, a quadruplé depuis 1994. L’Eglise catholique américaine, dont plusieurs membres se sont rendus à Cuba durant la visite de Jean-Paul II, relève pour sa part que Fidel Castro a tenu les engagements pris durant la visite du pape, citant la libération de prisonniers politiques, et demande des changements concrets envers Cuba. Les observateurs notent que l’allègement des sanctions contre Cuba, annoncé en mars, dont la reprise des ventes de médicaments, les vols humanitaires directs entre les Etats-Unis et l’île, ainsi que les transferts de fonds d’Américano-Cubains vers les membres de leurs familles restées à Cuba, constitue un pas dans la bonne direction. «On peut imaginer, spécule M. Mead, le président Clinton cherchant avant de quitter la Maison-Blanche un acte politique» qui pourrait se traduire par une normalisation des relations entre les deux pays. Le Pentagone a d’ailleurs récemment concédé, dans un rapport au Congrès, que Cuba ne constitue plus une menace significative pour les Etats-Unis. Seul le lobby anticastriste de l’intransigeante communauté cubano-américaine, relayé par un Congrès en majorité conservateur, ne désarme pas. Le vote de Genève a ainsi été qualifié de «honte pour l’humanité» par la Fondation cubano-américaine. Le représentant de Floride, Lincolh Diaz-Balart, a estimé pour sa part que le refus de l’ONU de «condamner le régime de gangsters nazi-fasciste de La Havane» constitue «une farce macabre», «un acte d’infamie et de lâcheté». (AFP)
Les Etats-Unis apparaissent de plus en plus isolés au lendemain d’une série d’ouvertures internationales envers Cuba confirmant l’embellie diplomatique dont jouit, malgré la volonté d’isolement de Washington, le dernier bastion communiste du continent. Pour la première fois depuis sept ans, la commission des droits de l’homme de l’ONU a rejeté il y a une semaine à Genève une résolution américaine condamnant Cuba pour ses violations des droits de l’homme. Washington, piqué au vif, s’est empressé d’affirmer par la voix du département d’Etat qu’il allait «redoubler d’efforts pour promouvoir la liberté à Cuba». Mais, intervenant quelques jours après le sommet des Amériques à Santiago du Chili, où plusieurs pays latino-américains ont préconisé une réintégration de Cuba à «la famille...