Actualités - CHRONOLOGIE
Clinton veut favoriser un changement de régime
le 17 novembre 1998 à 00h00
Bill Clinton a souhaité ouvertement un changement de régime à Bagdad, auquel aspirent vainement les États-Unis depuis 1991 et souligné son intention de développer l’aide américaine à l’opposition irakienne. Cette déclaration a suscité une réaction très vive du vice-Premier ministre irakien, Tarek Aziz, selon lequel les plans américains pour «renverser» Saddam Hussein constituent une «flagrante violation des conventions et de la loi internationales». «Cette crise, a lancé le président Clinton, démontre (...) une fois de plus, malheureusement, que Saddam Hussein demeure un obstacle au bien-être de son peuple et une menace pour la paix (dans la région) et la sécurité du monde». Le président américain venait d’annoncer que l’Irak avait «reculé» dans le dernier bras de fer entre Bagdad et les Nations unies sur les inspections en matière de désarmement. «Sur le long terme, a-t-il poursuivi, la meilleure façon de répondre à cette menace (est de voir s’installer) un nouveau gouvernement soucieux de représenter et respecter son peuple, pas le réprimer (...) Nous voulons et œuvrerons en faveur d’un gouvernement en Irak qui représente et respecte son peuple». Bill Clinton avait auparavant assuré que les États-Unis avaient «l’année écoulée (...) approfondi» leur aide en faveur des «forces du changement en Irak», en aidant notamment à la réconciliation de deux factions rivales kurdes dans le nord de l’Irak. Le secrétaire américain à la Défense, William Cohen, a assuré que le président Clinton n’avait pas appelé directement au «renversement» de Saddam Hussein mais que les États-Unis étaient disposés à «travailler avec des forces ou groupes d’opposition» en Irak pour y installer un «type de régime davantage démocratique». «C’est quelque chose qui représente un objectif à long terme», a poursuivi William Cohen, traduisant bien la prudence extrême de certains responsables militaires américains devant une aide à l’opposition irakienne. Le général Anthony Zinni, le commandant en chef du Commandement central américain, dont relèvent les troupes américaines dans le Golfe, avait manifesté ses fortes réserves le mois dernier sur le projet du Congrès d’allouer jusqu’à 97 millions de dollars d’assistance militaire aux opposants irakiens. Le président Clinton a finalement donné, le 31 octobre, son feu vert à cette aide. D’ordinaire plus feutré dans ses propos, le général Zinni avait été catégorique: «Nous devons faire attention à ce que nous faisons», soulignant qu’il ne s’agit pas «uniquement de se débarrasser» de Saddam Hussein. L’Irak, avait-il fait valoir, est indispensable à «l’équilibre du pouvoir dans la région», allusion à l’Iran et un «Irak affaibli, fragmenté et plongé dans le chaos se révélerait plus dangereux sur le long terme qu’un Saddam contenu comme il l’est à l’heure actuelle». Selon lui, il n’existe pas d’«opposition viable» représentant l’ensemble de la population irakienne. Il n’en reste pas moins que les voix sont de plus en plus nombreuses aux États-Unis, surtout depuis quelques jours, pour appeler au renversement de Saddam. Le secrétaire d’État, Madeleine Albright, avait même été très clair jeudi en indiquant que l’administration souhaitait un «régime de l’après Saddam (...) Il s’agit de notre politique». Mais la marge de manœuvres des États-Unis est très étroite, Washington étant attaché à l’intégrité territoriale de l’Irak qui pourrait se révéler menacée par les Kurdes au nord ou les chiites au sud en cas d’affaiblissement du pouvoir central à Bagdad. Les États-Unis ont par ailleurs subi des échecs cuisants avec l’opposition irakienne et Saddam Hussein avait réduit à néant en 1996 des groupes d’opposants kurdes dans le nord du pays soutenus par la CIA.
Bill Clinton a souhaité ouvertement un changement de régime à Bagdad, auquel aspirent vainement les États-Unis depuis 1991 et souligné son intention de développer l’aide américaine à l’opposition irakienne. Cette déclaration a suscité une réaction très vive du vice-Premier ministre irakien, Tarek Aziz, selon lequel les plans américains pour «renverser» Saddam Hussein...
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