Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS
Désaffairiser la vie publique libanaise
le 14 novembre 1998 à 00h00
Attaché au Liban par une amitié profonde qui le lie non seulement au pays du cèdre, mais aussi à plusieurs de ses écrivains, poètes et hommes de lettres, Jean Lacouture plaide en faveur d’un Liban déconfessionnalisé, dont la vie publique aurait été assainie, et dont le sol serait foulé par des étrangers pacifiques, sans armes. «Le pays n’est pas indépendant» dit-il lors d’un long entretien consacré à l’Orient Le jour. «Il y a des étrangers sur son sol, certains plus ou moins acceptés, d’autres qui ne le sont pas». Pour ce journaliste averti, qui connaît bien la région de par son métier, le Liban doit aspirer, tout d’abord, à l’indépendance et à la souveraineté. Tout aussi importantes s’avèrent «l’épuration et la moralisation de la vie publique» dit Lacouture qui pense «qu’il faut désaffairiser la vie publique libanaise, tout en essayant de «défamiliariser» l’exercice du pouvoir». Enfin, dans une troisième phase, il s’agit d’opérer, subtilement, une déconfessionnalisation. Commentant l’accession au pouvoir du général Emile Lahoud, Jean Lacouture affirme qu’il y aurait là «plus à gagner qu’à perdre». La grande question reste toutefois, selon lui, l’«évacuation du Sud» et les relations avec Damas qui semble avoir «plutôt envie d’alléger son poids et de faire confiance au Liban» contre des assurances que le Liban ne sera pas un nid d’adversaires de la Syrie ou de fondamentalistes. Commentant l’évolution des relations avec la France, Jean Lacouture affirme que cette dernière continue de contribuer à la libération du Liban. «M. Védrine, qui est un ami, sait très bien que les intérêts des deux pays sont étroitement liés» ajoute le journaliste en parlant du ministre français des Affaires étrangères. «Il sait, dit-il, que ce qu’il y a de plus Français en Orient est ici». A part une certaine période de «froissement et d’incompréhension du temps du président Valéry Giscard D’Estaing, et durant le mandat de François Mitterrand, qui voulait jouer un rôle plus international», Lacouture estime que les relations actuellement sont franchement bonnes. Elles le sont d’autant plus qu’un président tel que Jacques Chirac a plus d’affinités avec le Liban, dit-il. C’est un homme très sentimental, François Mitterrand l’était beaucoup moins . Le président Chirac a investi beaucoup sentimentalement au Liban» Et Lacouture de conclure qu’il ne faut toutefois pas oublier que la France ne peut pas trop altérer ni ses relations avec Israël ni ses relations avec Damas.
Attaché au Liban par une amitié profonde qui le lie non seulement au pays du cèdre, mais aussi à plusieurs de ses écrivains, poètes et hommes de lettres, Jean Lacouture plaide en faveur d’un Liban déconfessionnalisé, dont la vie publique aurait été assainie, et dont le sol serait foulé par des étrangers pacifiques, sans armes. «Le pays n’est pas indépendant» dit-il lors d’un long entretien consacré à l’Orient Le jour. «Il y a des étrangers sur son sol, certains plus ou moins acceptés, d’autres qui ne le sont pas». Pour ce journaliste averti, qui connaît bien la région de par son métier, le Liban doit aspirer, tout d’abord, à l’indépendance et à la souveraineté. Tout aussi importantes s’avèrent «l’épuration et la moralisation de la vie publique» dit Lacouture qui pense «qu’il faut...