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Actualités - CHRONOLOGIE

Les sinistrés de Jinotega nettoient leur quartier enfoui sous la boue

Les pieds dans la gadoue, Maria Rivera désigne de la main le rocher qui a à moitié défoncé le mur arrière de sa maison. «Tout est cassé, comment je vais vivre maintenant», interroge cette mère de trois enfants. Dans la nuit du 29 au 30 octobre, après trois jours de pluies diluviennes causées par le cyclone Mitch, boue et rochers ont dévalé d’une colline sur le quartier de Villa Cruz, dans la ville de Jinotega, à 160 km au nord de la capitale nicaraguayenne Managua. Ce quartier de petites maisonnettes de six mètres de long sur quatre de large, avec une seule pièce, construites en plaques de béton préfabriquées est apparu au terme de la guerre dans le cadre d’un programme pour la réinstallation des combattants anti-sandinistes de la contra. Deux semaines après la catastrophe, les habitants de Villa Cruz, qui sont pour l’heure logés dans des abris, déblayent encore. Pelles et barres de fer à la main, ils attaquent la couche de boue de près d’un mètre de profondeur qui recouvre tout. La fille de Maria Rivera sort une brouette remplie de la masure et la déverse dans un fossé. «On nous a promis d’enlever le rocher, mais après, il faudra bien réparer le mur. Nous avons eu si peur, dans le noir, avec tout ce bruit. Les enfants hurlaient, j’ai cru que nous allions mourir», poursuit la mère, âgée de 37 ans. «Nous ne pouvons pas quitter ce quartier, nous n’avons nulle part où aller», dit Nelson Altamirano, occupé avec une dizaine d’autres habitants à nettoyer la petite école du quartier, située en contrebas et également totalement enfouie par la boue. «Ma maison n’était pas trop abîmée. Elle est nettoyée, alors il faut aussi réparer l’école, c’est important pour le quartier», explique-t-il. D’autant que Villa Cruz a longtemps vécu sans établissement scolaire, l’école n’ayant été construite que l’année dernière, grâce à un don de l’Union européenne. Pour faire face au nettoyage des dégâts, la municipalité de cette ville de 30 000 habitants a mis en place un programme de travail communautaire. Les volontaires reçoivent une «petite aide économique» de 20 cordobas (2 dollars) par jour. Des équipes sont ainsi occupées au nettoyage des quartiers sinistrés et au dégagement des débris encombrant les routes et les ponts avant l’intervention des services spécialisés pour les réparations.
Les pieds dans la gadoue, Maria Rivera désigne de la main le rocher qui a à moitié défoncé le mur arrière de sa maison. «Tout est cassé, comment je vais vivre maintenant», interroge cette mère de trois enfants. Dans la nuit du 29 au 30 octobre, après trois jours de pluies diluviennes causées par le cyclone Mitch, boue et rochers ont dévalé d’une colline sur le quartier de Villa Cruz, dans la ville de Jinotega, à 160 km au nord de la capitale nicaraguayenne Managua. Ce quartier de petites maisonnettes de six mètres de long sur quatre de large, avec une seule pièce, construites en plaques de béton préfabriquées est apparu au terme de la guerre dans le cadre d’un programme pour la réinstallation des combattants anti-sandinistes de la contra. Deux semaines après la catastrophe, les habitants de Villa Cruz, qui...