Pour commencer deux «gavottes» de J.S. Bach suivies d’une romance aux tons gracieux d’un compositeur anonyme. Du cru même de J. Atallah une lumineuse complainte du matin qui parle en douce d’un espoir naissant... Retour à la vivacité ibérique avec «Espagnola» de Sanz et «Anda Jaleo». Qui ne connaît le célèbre «malaguena» joué ici avec ferveur et panache? Plus langoureux est ce «Johnny Guitare» dont Joan Crawford a immortalisé la mélodie en la chantant sur grand écran... Nostalgie des années cinquante, d’un air qui a été sur toutes les lèvres... Révélant une fois de plus ses dons de compositeur, J. Atallah a interprété «bent esshatek».
Après l’entracte, place à une œuvre de Z. Nassif dont certaines ritournelles sont de véritables chants populaires. Pour les «habitants de la nuit», W. Gholmieh a gardé des accents pleins de mystère et de tendresse. «Sérénade» toute en nuance et narration oscillant entre le chuchotement et la mélancolie, telle se présente cette composition de J. Atallah. Tons toujours tristes avec la célèbre «Aranjuez» de Rodrigo qu’on a plaisir d’écouter ici égrenée sur des cordes pincées.
Vif et flamboyant est ce flamenco «solea» perpétuant la tradition de gaieté et de bonne humeur bien ibérique.
Cotonneux, plein de chromatismes délicats, servi par une mélodie à peine perceptible est ce «rêve» d’Ichkhanian qui emploie avec subtilité toutes les ressources de la guitare. Moment de vivacité et de panache, telle une somptueuse chevauchée, avec «l’allegrias», un flamenco au rythme marqué et aux accords riches. Pour terminer, l’«Asturias» d’Albeniz est de ces œuvres hispaniques typiques où se marient avec emphase lyrisme et effet de bravoure.
Voilà un concert où le dialogue du oud et de la guitare non seulement révèle les beautés de partitions célèbres, écoutées dans des diverses versions, mais surtout les insoupçonnables richesses sonores de deux instruments dont l’alliance, rendue maximale grâce à deux maîtres, a un effet des plus heureux.
E.D.
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