Les victimes, dont neuf coptes, ont été abattues par trois hommes qui ont ouvert le feu dans le petit village d’Ezbat Daoud, puis contre un train de passagers, dans le district de Naga Hammadi, situé dans la province de Qena, au sud du pays.
Appuyés par des renforts des provinces voisines, les services de sécurité ont effectué des recherches dans les plantations de canne à sucre, dans les grottes et les collines du désert proche. Les villageois, autorisés à porter des armes, ont établi des barrages dans la région.
«Nous sommes plus capables que les forces de sécurité de reconnaître les étrangers», a affirmé M. Salah Mohammad Abdel Chafi, professeur de religion musulmane, qui assure la garde avec son frère Nasser, à la sortie du village de Bahgoura.
Des enseignants, un cheikh musulman et des fonctionnaires tiennent par rotation un barrage sur la route donnant accès à Bahgoura et les villages voisins dans le district de Naga Hammadi. Les forces de sécurité sont également présentes près des gares et le long des voies de chemins de fer.
La police a accusé a Jamaa islamiya, principale formation intégriste armée, d’être l’auteur du massacre, le plus meurtrier depuis le début de la campagne de violence lancée par les islamistes en mars 1992.
Mais le mouvement a démenti, dans un communiqué publié dimanche par le quotidien arabe Al-Hayat, toute implication, accusant «des groupes locaux ou étrangers».
«Nous ne prenons jamais pour cibles des musulmans ou des coptes sauf s’il est prouvé qu’ils sont coupables», a déclaré la Jamaa, affirmant que les accusations contre elle visent à «ternir son image».
Le désespoir des terroristes
Plusieurs suspects ont été arrêtés et des documents de la Jamaa saisis dans des grottes creusées dans la montagne, selon la police.
Samedi, la police a affirmé avoir identifié les trois auteurs du double attentat de jeudi. Il s’agit, selon elle, de Mahmoud Abdel Monem al-Farchouti, Anouar Hamed Abbas et Abdel Razek Atteya, un chef du groupe islamique dans le sud du pays.
Ces trois personnes sont «les plus dangereux terroristes» de la Jamaa islamiya, selon un haut responsable de la police.
«Si la Jamaa dément sa participation vous devez la croire. Les coptes n’ont jamais été considérés comme une cible dans la campagne antigouvernementale de la Jamaa», a déclaré Muntasser Al-Zaya, le principal avocat des islamistes en Egypte. «Je pense qu’Israël est impliqué dans cette affaire», a-t-il dit.
Il n’a toutefois pas exclu que les assassinats soient «un acte isolé commis par des militants (intégristes) qui ne reflètent pas la politique de la Jamaa».
Le ministre de l’Intérieur Hassan al-Alfi avait déclaré samedi que les dernières attaques «montraient le désespoir des terroristes qui maintenant tirent sans distinction sur des civils innocents».
L’évêque copte Kiryllos de Naga Hammadi, un dignitaire religieux musulman cheikh Ahmad Ibrahim et le chef de la municipalité de Bahgoura Fawzi al-Khouli ont affirmé que les 45.000 chrétiens et musulmans de la région ont toujours vécu en harmonie. «Nous ne les (terroristes) laisserons pas créer une zizanie religieuse dans le village», a affirmé Effat Fawzi Boutros, un employé municipal copte.
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