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Actualités - CHRONOLOGIE

Tel-Aviv met en garde Pretoria contre la vente d'armes à Damas


JERUSALEM, 14 Janvier (AFP). — Le gouvernement israélien a mis l’Afrique du Sud en garde contre la vente d’armes à la Syrie, a-t-on appris mardi auprès d’un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères.
Le directeur général du ministère Eitan Ben-Tsur a convoqué pour mercredi l’ambassadeur de l’Afrique du Sud en Israël M. Frank Land pour lui demander des explications sur la proposition de Pretoria de vendre des armes à Damas, a indiqué le porte-parole du ministère, Yigal Palmor.
Selon M. Palmor, le chargé d’affaires israélien à Pretoria avait déjà exprimé l’inquiétude d’Israël quant à la proposition de vendre à Damas des systèmes de contrôle de tirs pour blindés pour un montant de 641 millions de dollars.
«C’est inquiétant et nous pensons qu’une vente massive d’armes à des pays comme la Syrie ne peut aucunement aider le processus de paix» au Proche-Orient, a ajouté le responsable israélien.
Il a refusé de commenter des informations selon lesquelles les armes proposées à la Syrie auraient été modernisées en partie grâce à la technologie israélienne. «Nous ne le savons pas encore», a-t-il dit.
En fin de soirée, le ministre sud-africain des Affaires étrangères a tenu à préciser que la vente n’était pas «imminente» et que la décision «serait basée sur la situation qui prévaudra au Moyen-Orient».

Les Etats-Unis avaient également protesté contre la proposition de vendre des armes à la Syrie, expliquant que cette transaction pourrait affecter les relations entre Pretoria et Washington.
Les autorités sud-africaines avaient rejeté mardi avec force la demande des Etats-Unis de renoncer à sa transaction affirmant que leur décision, attendue le 22 janvier, serait prise en fonction de leurs propres intérêts.

Un pays souverain

L’Afrique du Sud est «un pays souverain», a déclaré le porte-parole du président Nelson Mandela, Parks Mankahlana. «Les Etats-Unis ne nous dicteront pas ce que nous devons faire», a-t-il déclaré. Il réitérait ainsi une position déjà plusieurs fois exprimée dans le passé face aux critiques et pressions de Washington quant aux relations de l’Afrique du Sud avec d’autres pays comme l’Iran, Cuba et la Libye.
La presse sud-africaine dominicale avait révélé que Pretoria avait donné son accord conditionnel à la vente à Damas de systèmes de contrôle de tirs pour blindés pour un montant de 641 millions de dollars (3 milliards de rands).
L’Afrique du Sud «s’oppose avec force» au fait que les Etats-Unis aient réagi à des informations de presse à propos de ce contrat, plutôt qu’en s’en informant par les canaux diplomatiques appropriés, a ajouté M. Mankahlana.
«Nous avons de bonnes relations avec Washington», a-t-il souligné. «Il serait tout de même facile pour le vice-président Al Gore de prendre son téléphone et de s’en entretenir avec le vice-président Thabo Mbeki», a-t-il ajouté. «Après tout, ils dirigent la commission binationale» américano-sud-africaine.
La Maison-Blanche avait qualifié lundi cette initiative de «très mauvaise idée». «Nous incitons le gouvernement sud-africain à ne pas procéder à cette vente», avait déclaré son porte-parole Michael McCurry.

Pressions financières

Le Département d’Etat avait de son côté évoqué une éventuelle suspension de l’aide américaine à Pretoria, évaluée à 118 millions de dollars pour l’année 1997, l’un des montants les plus élevés accordés à un pays étranger.
«Nous sommes convaincus que le gouvernement sud-africain comprend la gravité cette question», avait aussi souligné M. McCurry.
L’ambassadeur par intérim d’Israël en Afrique du Sud, Victor Hartel, a également indiqué que cette vente à l’un de ses pires ennemis dans la région survenait à un moment «critique» des négociations de paix.
«Ce n’est pas le bon moment d’effectuer une vente d’armes très sophistiquées à un pays opposé au processus de paix tel que la Syrie», a-t-il dit. «Nous estimons qu’il s’agit d’un facteur de déstabilisation dans la région».
Cette position a été endossée par les deux formations d’opposition sud-africaines, le Parti national (NP) de Frederik de Klerk et le Parti démocratique (PD), dirigé par Tony Leon. Dans des communiqués, ils ont également estimé que cette transaction nuirait à la crédibilité et aux relations internationales de l’Afrique du Sud.
Le parti de M. Mandela, le Congrès national africain (ANC), qui soutient le gouvernement, a accusé le NP et le DP de chercher à «imposer une politique» de l’ancien régime d’apartheid, qui était très lié à Israël.
Les accusant de tenter ainsi d’«empêcher la conclusion d’une paix juste et durable dans la région», l’ANC réaffirme pour sa part qu’elle «reconnaît les intérêts légitimes de tous les pays de la région et la nécessité d’une coexistence pacifique entre ces pays sur la base de l’égalité».
JERUSALEM, 14 Janvier (AFP). — Le gouvernement israélien a mis l’Afrique du Sud en garde contre la vente d’armes à la Syrie, a-t-on appris mardi auprès d’un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères.Le directeur général du ministère Eitan Ben-Tsur a convoqué pour mercredi l’ambassadeur de l’Afrique du Sud en Israël M. Frank Land pour lui demander des...