Trois bombes ont explosé dimanche matin, l’une visant une mosquée de banlieue, la seconde un bureau de poste et la troisième un grand magasin des environs de cette ville minière située au nord-ouest de Johannesburg.
Deux suspects blancs, arrêtés peu après à un barrage policier, ont été écroués: Pierre Jacobs, 31 ans et Christian Harmse, 26 ans, tous deux originaires de la région, auraient été vus peu avant l’explosion près de la mosquée, selon la police.
Dans la soirée, un homme qui parlait avec un accent afrikaans — la langue des pionniers huguenots et hollandais — a revendiqué l’attentat dans un appel téléphonique à la télévision nationale SABC.
La voix anonyme a affirmé que le BAT reconnaissait l’autorité du président Nelson Mandela et n’avait rien contre les noirs mais demandait que les Indiens, «Antechrists qui ne reconnaissent pas le Christ» quittent le Parlement.
L’organisation BAT qui assure parler au nom des Boers — la communauté blanche non anglophone — a déjà revendiqué la double explosion survenue la veille de Noël dans un centre commercial de Worcester (Cap Occidental) qui avait fait quatre morts et une soixantaine de blessés, pour la plupart des Métisses.
La foi chrétienne
Jusque-là inconnu, le BAT demandait notamment la libération inconditionnelle des prisonniers d’extrême-droite retenus dans les prisons sud-africaines mais aussi la reconnaissance de la foi chrétienne.
La police, qui prend ses revendications très au sérieux, recherche parallèlement trois militants d’extrême-droite en cavale depuis mars 1996 qui pourraient l’«aider» à faire progresser l’enquête.
Les trois hommes, tous membres du Mouvement de résistance afrikaner (AWB) ont été condamnés par défaut pour les attentats meurtriers commis en 1994 avant les premières élections multiraciales.
Le chef de l’AWB, Eugène Terreblanche, a démenti que les suspects arrêtés à Rustenburg soient des militants de son organisation tout en reprenant à son compte certaines revendications du BAT. «Si le président Mandela veut transformer le champ de bataille en pays pacifique, il nous faut parler de la libération des miens», a-t-il déclaré dans un entretien publié lundi par le journal «Beeld».
Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) a de son côté condamné les attentats de Rustenburg en affirmant qu’ils étaient «un affront pour tous les Sud-Africains pacifiques» et en appelant la population à «ne pas paniquer face à cette provocation barbare».
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