Depuis octobre, le prix d’entrée dans les musées et les sites archéologiques a doublé alors que celui des chambres d’hôtel, des vols nationaux et des croisières sur le Nil a renchéri en moyenne de 15%, selon les professionnels du tourisme.
Il faut désormais débourser 20 livres égyptiennes (6 dollars) pour pénétrer dans l’extraordinaire Musée égyptien, où sont exposés les plus beaux trésors pharaoniques et notamment la parure en or de Toutankhamon.
Le visiteur doit acquitter 40 livres (12 dollars) supplémentaires pour voir dans une salle spéciale, les momies de Ramsès II et de son père Seti Ier. Initialement, les responsables du Musée égyptien avaient prévu de faire payer 60 livres mais ils ont fait marche arrière face aux protestations des touristes et des agences de voyages.
Selon le Conseil supérieur des antiquités (CSA), 111.270 touristes ont visité en octobre ce musée alors qu’ils étaient 153.920 en octobre 1995.
Cependant, les professionnels estiment que pour le moment la baisse n’est pas significative.
«L’Egypte est une destination où chacun rêve d’aller une fois dans sa vie. Le tourisme ne sera pas affecté par cette augmentation», prévoit M. Alexandre Solleiro, directeur des opérations du groupe français Accor, qui gère 19 hôtels en Egypte.
Pour le vice-président du développement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord du groupe Accor, M. Roger Tabet, les prix de l’Egypte étaient «sous-évalués ces trois dernières années», à cause de la guerre du Golfe et de la campagne de violence islamiste commencée en mars 1992.
«En 1993, 1994 et 1995, nous faisions payer le prix de la peur. Nous réussissions à avoir des clients en Haute-Egypte (où se trouvent les plus beaux sites pharaoniques) car les prix étaient très bas», note M. Tabet.
Un séjour d’une semaine, voyage compris, dans un hôtel quatre étoiles avec visite des sites pharaoniques coûtait de 2.500 à 3.000 FF (500 à 600 dollars). Aujourd’hui il faut débourser deux fois plus, précise-t-il.
Pour M. Elhamy el-Zayat, président d’Emeco, la plus grande agence de voyages égyptienne, les prix des musées et des sites ont doublé pour aider à préserver l’héritage culturel exceptionnel du pays.
«Nous devons le faire pour nos enfants afin de protéger un héritage qui se détériore», dit-il. Il a récemment créé l’association des «Amis des tombes royales» qui souhaite la construction de répliques des fameux sites pharaoniques pour les protéger de l’avidité des touristes.
«Je n’ai pas besoin de publicité pour faire venir des touristes aux Pyramides, à Louxor et Assouan, mais j’ai besoin d’argent pour améliorer le service, utiliser une meilleure technologie pour protéger les sites et améliorer le niveau des gardiens», indique un haut responsable du CSA.
Mais l’Egypte ce n’est plus seulement les antiquités. Beaucoup de touristes viennent pour des safaris dans le désert ou plonger en mer Rouge et ils risquent de trouver l’addition salée, estiment des professionnels du tourisme.s
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