Capture d'écran d'une vidéo montrant de puissantes explosions après des frappes israéliennes sur la zone située entre Mahmoudiyé et Aïchiyé, dans le caza de Jezzine, le lundi 23 juin. Vidéo obtenue par notre correspondant Mountasser Abdallah.
L'armée israélienne a violemment pilonné durant vingt minutes plusieurs régions en fin de journée, menant plus de quinze raids, tous situés au nord du fleuve Litani, qui ont provoqué de très fortes détonations, rapporte notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah. Plusieurs incendies se sont déclarés dans les zones ciblées par les raids, les frappes ayant eu lieu sur des vallées, collines et zones boisées.
L'aviation israélienne a ainsi bombardé les vallées localisées entre Ansar et Zrariyé, celle de Kfar Melki, celle entre les localités de Azzé, Kfarwa Zefta et Deir ez-Zahrani (caza de Nabatiyé), sur Aïchiyé, Mahmoudiyé, Dimashqiyé, la vallée de Barghouz (caza de Hasbaya), la colline de al-Brij, en périphérie de Jbaa. Selon des habitants interrogés par notre correspondant, c’est la première fois que la puissance des explosions et les secousses qu'elles ont provoquées auraient été autant ressenties.
Les frappes de l'armée israélienne au nord du fleuve Litani sont rares depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël le 27 novembre 2024. Selon les termes de la trêve qui s'inspire de la résolution 1701 de l'ONU (2006), le Hezbollah doit se retirer au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la Ligne bleue, et démanteler ses installations militaires au sud de cette limite. Israël devait retirer de son côté toutes ses troupes du Liban mais occupe jusqu'à présent cinq positions qu'il juge « stratégiques » le long de la frontière. Le parti chiite remet en question l'interprétation de l'accord selon lequel il doit se désarmer sur l'ensemble du territoire. Malgré la trêve, l'armée israélienne continue de frapper quasi quotidiennement le Liban-Sud.
Frappes au nord du Litani
Selon le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, « des avions de chasse de l’armée de l’air ont mené des frappes contre des positions militaires du Hezbollah terroriste, comprenant des lance-roquettes, des missiles ainsi que des dépôts d’armes, dans la zone située au nord du Litani », a-t-il rapporté sur son compte X.
Peu après que l'aviation israélienne a lancé une grenade assourdissante à proximité de plusieurs habitants qui inspectaient leur maison dans la localité de Aïta al-Chaab (caza de Bint Jbeil), la série de raids a été enclenchée, débutant par Aïchiyé, Mahmoudiyé et Dimashqiyé, puis deux frappes sur le lit de la rivière Azzé, au sud-est de Saïda, les collines de Barghouz. Elle a également mené des raids sur la zone située entre Houmine el-Faouqa, Azzé et Deir ez-Zahrani ainsi que sur la région de Bsiliya, dans la région montagneuse d'Iqlim el-Touffah, à l'est de Saïda (caza de Nabatiyé).
Avant cette série de frappes, la journée était relativement calme. Un drone israélien a mené une frappe dimanche soir vers 23h30 sur la périphérie de Adaïssé, un village frontalier du Liban-Sud situé dans le caza de Marjeyoun, selon les informations de notre correspondant Mountasser Abdallah. Ce bombardement au moyen de deux missiles a atteint la zone dite de Haret el-Mahafer sans faire de victime, selon les informations disponibles. Un petit drone israélien avait en outre tiré deux bombes sur une camionnette transportant de la ferraille à Kfar Kila, sans faire de blessés.
En outre, une détonation avait été entendue dans le Sud après l'interception par l'armée israélienne, d'un missile iranien qui a explosé dans l'espace aérien libanais. Des éclats du projectile sont tombés à la périphérie de Kherbet Selm, dans le caza de Bint Jbeil, selon notre correspondant.
Dans la banlieue sud de Beyrouth, par ailleurs, l'armée libanaise aurait inspecté un bâtiment dans le « quartier des Américains » à Hadath à la recherche de matériel militaire, rapporte la chaîne al-Jadeed. Selon le même média, un missile non explosé a été retrouvé lundi à midi sur les lieux de l’assassinat de Hachem Safieddine, tué dans la nuit du 3 au 4 octobre 2024, dans le quartier de Mreijé, également dans la banlieue sud de Beyrouth. Contactée par L'OLJ, l'armée libanaise n'était pas en mesure de fournir des informations.