Une carte montrant l'Iran et le détroit d'Ormuz, derrière un modèle imprimé en 3D d'un oléoduc. Photo d'illustration REUTERS/Dado Ruvic
Les cours du pétrole se sont envolés de plus de 4% en tout début d'échanges asiatiques lundi avant de limiter leur hausse, après les frappes américaines en Iran et les menaces de représailles de Téhéran qui font redouter des perturbations de l'offre d'or noir.
Vers 23H45 GMT, le baril de WTI américain bondissait de 2,56% à 75,73 dollars après avoir grimpé jusqu'à 78 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 2,47% à 78,91 dollars, après avoir bondi à plus de 81 dollars — dans les deux cas au plus haut depuis janvier.
Téhéran a menacé clairement les Etats-Unis de représailles dimanche, avec le risque d'une escalade hors de contrôle au Moyen-Orient, après des frappes américaines sans précédent qui ont permis selon Washington de détruire le programme nucléaire iranien. Les développements du week-end ont ravivé la crainte du pire scénario possible pour le marché pétrolier : la fermeture du détroit d'Ormuz, au large des côtes iraniennes, par lequel transite près de 20% du pétrole mondial — un tiers du trafic pétrolier du globe.
Après une temporaire flambée des cours du pétrole après les premières frappes israéliennes le 13 juin, le marché avait largement tempéré la semaine dernière, se montrant attentiste, le conflit n'ayant pas jusqu'alors affecté sérieusement les infrastructures pétrolières iraniennes et en l'absence, jusqu'à ce week-end, d'implication des Etats-Unis. Or, selon l'ampleur des représailles iraniennes et de l'escalade des tensions, les exportations d'or noir depuis le Moyen-Orient pourraient se voir affectées.
Avec une production d'environ 3,3 millions de barils par jour, l'Iran est le neuvième producteur au monde, selon les spécialistes. Il en exporte un peu moins de la moitié (1,5 million) et garde le reste pour lui. Mais c'est surtout une limitation ou un arrêt du trafic maritime dans le détroit d'Ormuz qui alarme les acteurs de marché.
Les experts de JPMorgan avaient averti mi-juin qu'un « scénario du pire » au Moyen-Orient pourrait propulser le cours du baril à 130 dollars.