La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, s'exprime lors d'un débat sur les préparatifs du sommet de l'OTAN des 24 et 25 juin à La Haye, au Parlement européen à Strasbourg, dans l'est de la France, le 18 juin 2025. Photo AFP/REDERICK FLORIN
Israël pourrait avoir manqué à ses obligations en matière de droits de l'homme dans le cadre de son accord d'association avec l'UE, selon un réexamen de cet accord réclamé par les 27, a-t-on appris vendredi de sources diplomatiques.
« Sur la base d'évaluations faites par des institutions internationales indépendantes, il existe des indications selon lesquelles Israël n'aurait pas respecté ses obligations en matière de droits de l'homme », indique la Commission européenne dans un document vu par l'AFP, établi par Bruxelles à la lumière de la situation à Gaza.
Le texte cite le blocus israélien de l'aide humanitaire à Gaza, le nombre élevé de victimes civiles, les attaques contre les journalistes, les déplacements massifs et les destructions causées par la guerre parmi les possibles violations des droits de l'homme.
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, doit présenter cet audit aux ministres des affaires étrangères des 27, qui avaient demandé ce réexamen le mois dernier.
La Commission doit maintenant présenter des options possibles aux 27, dont la plus radicale serait une suspension de cet accord d'association, qui comporte un important volet commercial.
Mais une telle décision requiert l'unanimité, ce qui est très improbable compte tenu de la division entre les 27 sur l'attitude à adopter face à Israël.
La Commission européenne, qui n'a pas encore fait connaître ses intentions, pourrait également proposer des mesures affectant les échanges entre Israël et l'UE. Celles-ci seraient alors plus faciles à obtenir car, en matière commerciale, seule une majorité qualifiée des Etats membres est nécessaire.
L'UE est le premier partenaire commercial d'Israël.
La guerre entre l'Iran et Israël rebat toutefois les cartes entre les 27.
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, avait réclamé en mai une révision de cet accord d'association, conformément à son article 2 qui prévoit un respect des droits humains par les deux parties.
Mme Kallas avait alors soumis cette proposition aux 27 et une majorité d'entre eux s'y étaient dits favorables, lors d'une précédente réunion à Bruxelles.
La France avait indiqué en mai soutenir cette démarche jugée « légitime ».