Le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi (au centre) rencontre le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari Mohammad bin Abdulrahman al-Thani (à dr.) et son homologue omanais Sayyid Badr al-Busaidi (à g.), à Téhéran, le 18 mai 2025. Photo Présidence iranienne / AFP
Le Qatar surveille de près toute contamination radioactive dans les eaux du golfe, au vu des frappes israéliennes massives sur l'Iran qui ont visé plusieurs installations nucléaires, a déclaré mardi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Nous surveillons la situation sur une base quotidienne », a déclaré Majed al-Ansari lors d'une conférence de presse. « Nous n'avons aucune raison de nous inquiéter pour l'instant, mais il est évident qu'une escalade militaire prolongée aura des conséquences imprévisibles », a-t-il ajouté.
« Les eaux du golfe constituent la principale source d'eau pour nous tous dans la région », a souligné M. Ansari. « La communauté internationale doit dire très clairement que tout ciblage d'installations nucléaires, de carburant ou d'énergie dans cette région aurait des ramifications que nous ne pouvons pas mesurer dans le golfe », a-t-il souligné.
L'Iran possède une centrale nucléaire à Bouchehr sur la côte du Golfe, dans le sud du pays, qui n'a pas été touchée par des frappes israéliennes selon l'Iran. Ses installations d'enrichissement d'uranium ont en revanche été prises pour cible par Israël, à des centaines de kilomètres à l'intérieur des terres.
Un drone israélien a aussi ciblé samedi une raffinerie stratégique de gaz en Iran, South Pars, situé au bord du golfe dans la ville portuaire de Kangan, près de Bouchehr.
Selon M. Ansari, les installations du Qatar sont « en sécurité », mais il a qualifié « d'imprudentes » les frappes israéliennes sur les infrastructures énergétiques de l'Iran.
Cette annonce intervient alors que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué mardi avoir « identifié de nouveaux éléments montrant des impacts directs sur les salles souterraines » du site nucléaire d'enrichissement de Natanz, dans le centre de l'Iran.
Le site compte plus de 10 000 centrifugeuses utilisées pour enrichir l'uranium, ce que l'Iran selon l'AEIA fait à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015. Les États-Unis étaient unilatéralement sortis de cet accord en 2018 lors du premier mandat de Donald Trump à la présidence des États-Unis.