Des militants d'une organisation locale de jeunes brandissent des drapeaux iraniens et scandent des slogans anti-israéliens lors d'une manifestation à Karachi le 15 juin 2025, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et l'Iran. Photo Asif Hassan / AFP
Le Pakistan a fermé jusqu'à nouvel ordre ses cinq postes-frontières avec l'Iran, après que des attaques israéliennes ont lancé un nouveau cycle de violence avec la République islamique, ont rapporté lundi des responsables à l'AFP.
« Le passage aux postes-frontières des cinq districts -- Chaghi, Washuk, Panjgur, Kech et Gwadar -- est suspendu », a déclaré Qadir Bakhsh Pirkani, haut fonctionnaire du Baloutchistan, la province pakistanaise qui borde l'Iran.
Les mouvements de personnes « sont suspendus jusqu'à nouvel ordre », a précisé Atta ul Munim, cadre au terminal de Chaghi, « mais le commerce se poursuit ».
Seuls les retours de Pakistanais incapables de prendre des avions avec les fermetures régulières d'espaces aériens au Moyen-Orient sont permis, ajoute-t-il, affirmant que 200 étudiants pakistanais inscrits en Iran doivent regagner leur pays par ce terminal lundi.
Samedi déjà, 450 pèlerins pakistanais -- l'Iran accueille plusieurs lieux saints du chiisme -- avaient déjà été rapatriés, selon Islamabad.
L'armée israélienne mène depuis vendredi des frappes inédites sur l'Iran. Sous l'objectif affiché d'empêcher Téhéran d'obtenir la bombe atomique, ses tirs ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche.
Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts depuis vendredi, selon le bureau du Premier ministre israélien.
Le Pakistan, unique pays musulman à posséder l'arme nucléaire, s'est dit dès vendredi « solidaire du peuple et du gouvernement iraniens ».
Lundi, son ministre de la Défense Khawaja Muhammad Asif, appelait « le monde » à plutôt se « préoccuper de la puissance nucléaire d'Israël » qu'Islamabad ne reconnaît pas, « car ce pays n'est lié par aucune réglementation internationale ».
Israël passe pour l'unique puissance nucléaire du Moyen-Orient même si le pays ne reconnaît pas officiellement posséder la bombe atomique.
Alors que des informations de presse ont laissé entendre que le Pakistan pourrait soutenir l'Iran dans un conflit plus large avec Israël, les responsables à Islamabad répètent apporter uniquement un soutien « moral et diplomatique » à leur voisin.
Coincé entre l'Afghanistan, la Chine, l'Inde et l'Iran, Islamabad tente de conserver des alliances avec des pays rivaux entre eux.
Il est ainsi à la fois allié des Etats-Unis et de la Chine, mais aussi proche de Téhéran tout en conservant son patronage saoudien.
Les échanges commerciaux entre Téhéran et Islamabad atteignent actuellement trois milliards de dollars et les deux pays veulent atteindre 10 milliards sous quelques années.