Des membres de l'équipe de recherche et de sauvetage examinent les décombres d'un bâtiment endommagé dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'un tir de missile iranien le 15 juin 2025, au cours duquel quatre personnes, dont un enfant, ont été tuées. Photo AFP/AHMAD GHARABLI
Un député israélien d'origine palestinienne, Ayman Odeh, a dénoncé dimanche l'incapacité du gouvernement à fournir aux localités arabes suffisamment d'abris après un tir de missile iranien ayant fait quatre morts à Tamra, ville arabe du nord d'Israël.
« L'Etat continue de faire la distinction entre le sang des uns et des autres », a fustigé le député lors d'une visite dans cette ville arabe de 37.000 habitants.
Une maison de trois étages y a été détruite par des explosions tôt dimanche après des tirs de missiles depuis l'Iran, en réponse à l'offensive israélienne menée depuis vendredi sur ses infrastructures militaires et nucléaires.
« Quatre civils ont été tués hier : Manar al-Qassem Abou al-Hija Khatib (39 ans), ses deux filles Hala (13 ans) et Shada (20 ans), ainsi que Manar Diab Khatib (41 ans) », membre de la famille, a déclaré M. Odeh sur le réseau social X.
A Tamra, des voitures et des logements ont été détruits, a constaté un journaliste de l'AFP.
« Tamra n'est pas un village, c'est (...) une ville sans abris publics », a déclaré M. Odeh, ajoutant que c'était le cas de plus de 60% des « conseils locaux », terme israélien désignant les communes qui ne sont pas officiellement enregistrées en tant que villes, dont beaucoup sont des localités arabes.
Il a déploré « la négligence » des pouvoirs publics ayant conduit à un manque d'abris de protection contre les attaques aériennes pour la population arabe israélienne.
Au moment où Israël et l'Iran sont engagés dans la confrontation la plus intense de leur histoire, M. Odeh a mis en garde contre « une menace de destruction sans précédent (qui) ne fera pas de distinction » entre les Arabes et les Juifs.
Suscitant une controverse, une vidéo avait circulé sur les réseaux sociaux dans la nuit et semblait montrer une famille se réjouissant en hébreu alors que des missiles iraniens tombaient sur Tamra.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a condamné dans un communiqué ces « cris de joie » estimant que « les roquettes ne font pas de distinction, frappant aussi bien les juifs que les arabes ».
Dans certains quartiers arabes, les tirs de missiles sur Israël sont parfois accueillis par des cris de joie, a constaté un journaliste de l'AFP.
Après la création d'Israël en 1948, les Palestiniens qui sont restés dans ce qui est devenu Israël sont devenus des citoyens « arabes israéliens », même si beaucoup se définissent comme Palestiniens.
Ils représentent environ 20% de la population et se disent fréquemment victimes de discrimination vis-à-vis de la majorité juive.