La LADE dénombre 613 infractions lors des élections au Liban-Sud

L’Association libanaise pour la démocratie des élections (LADE) a recensé, dans un rapport publié dimanche, 613 entorses au cours des municipales de samedi au Liban-Sud, allant de la violation du secret du vote, à la pression sur les électeurs, la propagande électorale, la violation du silence électoral, jusqu'aux problèmes sécuritaires et logistiques.

La LADE a relevé des « pressions », notamment dans les localités où les listes du tandem chiite Amal-Hezbollah ont été élues d'office. « Ce scrutin a été caractérisé par un pourcentage élevé de municipalités (40 %) qui ont gagné par acclamation (...) Dans certaines localités, en particulier les plus petites, l'élection d'office au profit du tandem chiite a été associée à une entente locale et une recherche d'harmonie au sein des conseils municipaux. L'association a observé une pression généralisée exercée sur certains candidats pour qu'ils se retirent », indique le rapport.

« Dans ce contexte, la LADE estime que les circulaires du ministère de l'Intérieur, qui ont permis des retraits de candidature jusqu'à la dernière minute, ont ouvert la voie à une pression continue, à un moment où une date limite claire et définitive de retrait aurait dû être fixée, comme c'est le cas pour la date limite de dépôt des candidatures, afin de permettre aux candidats et aux électeurs de se préparer sérieusement aux élections dans un climat démocratique sain », poursuit le texte. 

Les listes du tandem chiite Amal-Hezbollah ont été élues d’office dans 102 municipalités sur 272, selon des chiffres retransmis par notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah. Dans les localités où le scrutin a eu lieu, les listes de ces deux formations sont sorties victorieuses, tandis que quelques rares percées de listes qui ne leur sont pas affiliées ont été enregistrées.

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Chaos sur le plan sécuritaire

La LADE a par ailleurs relevé que « le jour du scrutin a été marqué par un certain chaos sur le plan de la sécurité, qui a été géré sans faire de blessé », à l'instar des problèmes sécuritaires lors des tours d'élections précédents. Une des observatrices du groupe a même été agressée par des représentants d'un candidat à Ghaziyé (Saïda), et son téléphone lui a été brièvement confisqué.

« Certains greffiers ont violé les conditions de vote, car des électeurs ont été autorisés à voter en utilisant un extrait d’État civil ou un passeport périmé, contrairement à la circulaire du ministre de l'Intérieur, qui stipule que les électeurs doivent voter avec soit une carte d'identité valable, soit un passeport valide » poursuit la LADE. Quant à la phase de dépouillement, elle « s'est relativement bien déroulée, comme lors de la plupart des tours de scrutin de cette année, à l'exception de la ville de Tripoli ».

En ce qui concerne le secret du vote, l'association a constaté « quelques violations, bien que leur nombre ait diminué par rapport aux tours précédents ». « Le silence électoral a continué d'être violé par un certain nombre de médias et de politiciens soutenant les listes concurrentes, en particulier dans la circonscription de Jezzine, qui a été le théâtre d'une compétition féroce entre le Courant patriotique libre et les Forces libanaises », explique-t-elle.

En conclusion, l'association estime que « ces élections, malgré les lacunes et les irrégularités, se sont relativement bien déroulées, en particulier à la lumière de la remarquable réactivité du ministère de l'Intérieur, qui peut être mise à profit pour de futures consultations ». « Dans ce contexte, la LADE appelle le ministère à travailler sérieusement pour remédier aux lacunes structurelles et logistiques identifiées au cours de ce scrutin, en prévision des prochaines élections législatives de 2026 ».