Des personnes ayant fui le camp de déplacés de Zamzam tombé sous le contrôle des Forces de soutien rapide, dans un champ de Tawila, dans le Darfour, dans l'ouest du Soudan, le 13 avril 2025. Photo d'illustration AFP
Au moins 14 personnes ont été tuées dimanche dans des frappes paramilitaires sur le camp de déplacés d'Abou Chouk, dans la région du Darfour dans l'ouest du Soudan, a déclaré un groupe de secouristes.
Ce camp abrite des dizaines de milliers de personnes ayant fui la guerre meurtrière qui oppose depuis plus de deux ans l'armée régulière et les paramilitaires dans le troisième plus grand pays d'Afrique en superficie. Le bombardement imputé aux paramilitaires, a touché « le marché et d'autres parties à l'intérieur du camp, y compris des mosquées et des habitations proches des infrastructures publiques », a précisé la Cellule d'urgence dans un communiqué.
Le camp d'Abou Chouk, situé à la périphérie d'El-Facher, capitale du Darfour-Nord assiégée par les Forces rapides de soutien (FSR) depuis mai 2024, est en proie à la famine comme d'autres régions du pays, selon l'ONU qui décrit le conflit au Soudan comme « la pire catastrophe humanitaire au monde ». El-Facher est la dernière capitale provinciale du Darfour encore sous contrôle de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane. Les FSR dirigées par son ancien adjoint, Mohammad Hamdane Dagalo, ont pris en avril le camp voisin de Zamzam, où vivaient près d'un million de déplacés et qui a été presque entièrement vidé après une offensive dévastatrice.
Hôpitaux perturbés
Parallèlement, les frappes de drones paramilitaires sur la capitale Khartoum ont visé mercredi trois centrales électriques, provoquant depuis une panne d’électricité qui a perturbé le fonctionnement de deux hôpitaux majeurs de l'agglomération, à Omdurman, a indiqué dimanche Médecins Sans Frontières (MSF).
« La panne de courant a affecté presque tout Omdurman, y compris les hôpitaux du ministère de la Santé soutenus par MSF, Al Naou et Al Buluk », a déclaré MSF dans un communiqué. Les deux établissements sont désormais « privés d'électricité, d'oxygène et d'eau », a indiqué l'organisation, en alertant sur un risque accru de propagation du choléra.
L'armée contrôle le nord et l'est du Soudan, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l'ouest. Les combattants des FSR s'accrochent à leurs derniers bastions dans l'ouest et le sud d'Omdurman. Ces dernières semaines, les FSR ont intensifié leurs frappes de drones contre des sites stratégiques tenus par l'armée, visant notamment le dernier aéroport civil opérationnel du pays à Port-Soudan, à l'est. Mercredi un tir d'artillerie a aussi touché la ville d'El-Facher,selon l'Unicef. Cette attaque a détruit un camion-citerne dans l'hôpital saoudien, l'un des derniers établissements de santé encore opérationnels de la ville, perturbant l'accès en eau potable pour quelque 1.000 patients selon l'agence onusienne.