
Le candidat à la présidence et chef du parti AUR, George Simion, est photographié lors d'une réunion électorale avec des représentants d'entreprises roumaines et étrangères à la Chambre de commerce et d'industrie roumaine CCIR à Bucarest, en Roumanie, le 13 mai 2025. Photo AFP/DANIEL MIHAILESCU
Bruxelles se prépare à voir les rangs des dirigeants d'extrême droite s'étoffer encore avec la victoire possible de George Simion à la présidentielle en Roumanie dimanche. Sans pour autant croire qu'il mettra la machine européenne « par terre ».
Le vote dans ce pays de 19 millions d'habitants, membre de l'UE et de l'OTAN, est suivi de très près par la communauté internationale après l'annulation du précédent scrutin, organisé en novembre. « Naturellement, nous gardons tous un oeil » sur la Roumanie, assure un diplomate à Bruxelles. Et d'autant plus depuis la percée de George Simion, un trumpiste assumé, arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle avec près de 41% des voix.
« Enfant turbulent »
Dans l'Union européenne, où l'extrême droite enregistre ses meilleurs scores depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la victoire de ce partisan de « la Roumanie d'abord » viendrait renforcer le camp nationaliste, du Hongrois Viktor Orban au Slovaque Robert Fico, en passant par l'Italienne Giorgia Meloni.
Ce détracteur des « politiques absurdes de l'UE » et « des bureaucrates sans visage » s'est affiché mercredi aux côtés du président polonais Andrzej Duda et de la Première ministre italienne. Avant d'arpenter les couloirs du Parlement européen jeudi, à la rencontre d'eurodéputés conservateurs. « Du côté du camp populiste, on pourra se réjouir en se disant qu'on aura un nouvel enfant turbulent dans la famille », prédit Florent Parmentier, chercheur associé à l'institut Jacques Delors.
Son rival à la présidentielle, le maire de Bucarest Nicusor Dan, dispose quant à lui des faveurs des centristes européens, qui ont organisé un événement de soutien cette semaine à Paris. Il avait obtenu 21% des voix au premier tour.
Simion ou Dan ? Celui qui l'emportera dimanche sera chargé de représenter la Roumanie aux sommets européens et décrochera un puissant droit de veto sur des dossiers clés. Certains craignent que George Simion, qui critique l'aide militaire à l'Ukraine, un pays frontalier du sien, n'agite cette menace de blocage, comme le fait le Premier ministre hongrois Viktor Orban depuis plusieurs années dans ses tractations avec les Etats membres de l'Union européenne.
« Eruptions »
Reste que « la Roumanie n'est pas la Hongrie », tempère un diplomate. Ni sur le plan intérieur, ni sur « sa volonté ou sa capacité à s'opposer au courant dominant au sein de l'UE », veut-il croire. George Simion est « bien plus dans une dénonciation de Bruxelles et d'un ensemble de technocrates, que de l'Union européenne » elle-même, relève le politologue Florent Parmentier, un spécialiste de la région.
Dans les couloirs des institutions européennes, on appelle à juger le candidat roumain sur ses actes davantage que sur ses diatribes eurosceptiques, si sa victoire dimanche venait à se confirmer.
« Il y a encore un deuxième tour, ne spéculons pas sur ce qui pourrait se passer ou ne pas se passer à l'avenir », a commenté un porte-parole de la Commission, Stefan de Keersmaecker. « Ça ne serait pas une bonne nouvelle d'avoir un europhobe mais ce n'est pas pour autant que ça met la machine par terre », renchérit un diplomate européen. « Si on doit passer par quelques éruptions mais qu'on peut quand même avancer, qu'il en soit ainsi », ajoute-t-il.
Bruxelles se prépare à voir les rangs des dirigeants d'extrême droite s'étoffer encore avec la victoire possible de George Simion à la présidentielle en Roumanie dimanche. Sans pour autant croire qu'il mettra la machine européenne « par terre ».Le vote dans ce pays de 19 millions d'habitants, membre de l'UE et de l'OTAN, est suivi de très près par la communauté internationale après l'annulation du précédent scrutin, organisé en novembre. « Naturellement, nous gardons tous un oeil » sur la Roumanie, assure un diplomate à Bruxelles. Et d'autant plus depuis la percée de George Simion, un trumpiste assumé, arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle avec près de 41% des voix.« Enfant turbulent »Dans l'Union européenne, où l'extrême droite enregistre ses meilleurs scores depuis la...