
Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan. Photo ANI
Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan, proche du mouvement Amal et du Hezbollah, a pressé mercredi le Premier ministre Nawaf Salam de se rendre dans la banlieue sud de Beyrouth pour constater de visu « le prix que la banlieue, le Sud et la Békaa ont payé pour le Liban » suite aux bombardements israéliens, a rapporté l’Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Dimanche, l’armée israélienne a mené une frappe aérienne sur la banlieue chiite de Beyrouth, pour la première fois depuis le début du cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre entre Israël et le Hezbollah, faisant craindre une nouvelle escalade. Avant la trêve, cette région dominée par le Hezbollah a été ciblée par d'innombrables frappes israéliennes, entraînant de nombreuses victimes et des milliards de dollars de destructions.
« Parce qu’il est impossible de faire la distinction entre le Sud, Beyrouth et le reste des régions libanaises, parce que les gens du Sud ont été l’offrande sacrificielle de la longue histoire de lutte du Liban, et parce que la coexistence exige des engagements partagés et des sacrifices communs, il est nécessaire que (Nawaf) Salam effectue une visite de terrain dans la banlieue sud pour constater de ses propres yeux l’énorme prix que la banlieue, le Sud et la Békaa ont payé pour le Liban, ainsi que la réalité des énormes décombres », a déclaré Kabalan dans un communiqué. « Il est nécessaire de bien comprendre les impératifs libanais pour que les pressions internationales ne se transforment pas en poudrière », a-t-il ajouté.
Le dignitaire religieux a estimé que le moment est venu de « confirmer la solidarité nationale face au terrorisme sioniste et de renforcer la puissance nationale globale contre la force terroriste régionale la plus brutale, soutenue par Washington. »
Depuis son choix comme Premier ministre en janvier, M. Salam, politiquement opposé au Hezbollah, a maintes fois affirmé sa volonté de garantir le monopole de l’État sur les armes, une position également défendue par le président Joseph Aoun. Le 28 février, il s’est rendu dans plusieurs régions du sud du Liban ayant subi de lourds dégâts pendant la guerre, notamment à Tyr, Marjeyoun, Khiam et Nabatiyé.
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