Le porte-parole du mouvement Hamas au Liban, Jihad Taha, a affirmé jeudi que les factions et forces palestiniennes présentes dans le pays sont disposées à engager un dialogue avec les autorités concernant la question du désarmement des camps palestiniens, à condition que le dialogue libano-palestinien ne soit pas limité aux seuls volets sécuritaire et militaire. 

Dans un communiqué, Jihad Taha a affirmé que « la meilleure manière d’aborder l’ensemble des questions liées à la présence palestinienne au Liban », notamment en ce qui concerne l’intention du Liban de désarmer les camps palestiniens, réside dans un dialogue libano-palestinien qui devrait également englober les dimensions politiques, sociales et juridiques de la question des réfugiés palestiniens au Liban et leurs droits civiques.

Le président Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam se sont engagés à faire en sorte que seul l'État détienne le monopole des armes alors que les pressions internes et externes en faveur du désarmement du Hezbollah s’intensifient sur la scène politique, à la suite de l'entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, qui a mis fin à la guerre entre le parti chiite et Israël. Le 17 avril, le gouvernement a de son côté tenu sa toute première session consacrée à cette question.

Au sujet de la démilitarisation des camps palestiniens, le porte-parole du Hamas a souligné que cette question « n’est pas nouvelle », rappelant que les factions palestiniennes concernées ont, à plusieurs reprises, indiqué être « ouvertes au dialogue ». M. Taha a réitéré « la nécessité de mettre en place une stratégie libano-palestinienne, capable de rassurer tout le peuple libanais, de garantir les droits légitimes des réfugiés au Liban et d'assumer leurs devoirs ».

Depuis le cessez-le-feu, l'armée libanaise a notamment récupéré des positions du Front populaire de libération de la Palestine - Commandement général (FPLP-CG), une faction qui était liée au régime syrien déchu de Bachar el-Assad.

Début avril, le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, avait rappelé l’urgence d’appliquer la résolution 1701 de l'ONU, soulignant que l’accord de cessez-le-feu de novembre dernier exigeait qu’ « aucune arme, autre que celles de l’armée libanaise, ne soit présente sur le territoire ». Il avait plaidé pour « le démantèlement des structures militaires illégales, qu’elles appartiennent au Hezbollah ou se trouvent dans les camps palestiniens au Liban ».

Le Hamas et le Jihad Islamique au Liban, deux groupes palestiniens, alliés au Hezbollah, avaient pris part à la guerre depuis le Liban-Sud.