
Le ministre libanais des Affaires étrangères Joe Raggi avec son homologue égyptien Badr Abdelatty, en marge de la 163e session du Conseil de la Ligue arabe. Photo ANI
Le ministre libanais des Affaires étrangères Joe Raggi a rencontré mardi le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, et le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, en marge de la 163e session du Conseil de la Ligue arabe.
Au cours de sa rencontre avec M. Aboul Gheit, le chef du Palais Bustros a salué « le rôle central joué par la Ligue en tant que lieu rassembleur des Arabes face aux différentes crises et défis régionaux ». Il a exprimé « une profonde reconnaissance pour les positions constantes et de soutien prises par l'instance panarabe envers le Liban, notamment après la récente agression israélienne », appelant à « la poursuite de ce soutien jusqu'au retrait complet d'Israël des cinq points toujours occupés en territoire libanais ». M. Raggi a aussi présenté les principales réformes mises en œuvre par le gouvernement de Beyrouth, ainsi que les efforts continus déployés par l'armée libanaise pour appliquer la résolution 1701.
Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023 déclenchée par une attaque du Hamas, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du Liban-Sud pour soutenir son allié palestinien. Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024 avec des bombardements israéliens intenses au Liban. Un accord de cessez-le-feu a été conclu fin novembre 2024. L'Etat hébreu a cependant maintenu son occupation militaire en territoire libanais dans ce qu'il présente comme cinq points « stratégiques » le long de la frontière et continue de mener régulièrement des frappes au Liban, affirmant cibler des infrastructures et des membres du Hezbollah.
Les deux chefs de la diplomatie libanaise et égyptienne ont par ailleurs abordé les relations bilatérales entre leurs pays et l'importance de les renforcer dans divers domaines, notamment politique, économique et culturel, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). M. Abdelatty a réaffirmé « le soutien total de son pays au Liban face aux agressions israéliennes » et salué « le rôle national joué par les institutions libanaises, en particulier l'armée, pour rétablir la stabilité ».
De son côté, Joe Raggi a loué « le rôle central du Caire dans le soutien à la cause palestinienne, notamment dans le contexte de la guerre en cours contre la bande de Gaza ». Il a insisté sur « l'importance du rôle égyptien et arabe pour aider le Liban à résoudre la crise des réfugiés syriens, qui devient un fardeau croissant pour l'économie et la sécurité du pays ».
Pendant la conférence de presse conjointe qui a suivi la rencontre, le chef de la diplomatie libanaise a souligné que « le discours d’investiture du président de la République et la déclaration ministérielle du gouvernement sont clairs en ce qui concerne le monopole des armes par l’État », insistant sur le fait qu’il s’agit d’une « exigence nationale et populaire ». Il a aussi remercié l’Égypte pour son soutien, soulignant que « le Liban rétablira ses relations avec tous les pays frères ».
Le chef de l'Etat Joseph Aoun avait affirmé la semaine dernière qu'il œuvrait à faire de 2025 l’année « du monopole de l’État sur les armes ». Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a souligné pour sa part dimanche que « l'État libanais est seul maître de la décision de guerre et de paix, et la seule partie autorisée à posséder des armes ». En revanche, le secrétaire général du Hezbollah Naïm Kassem avait affirmé vendredi que son parti « ne permettra à personne de le désarmer », appelant à un « dialogue sur une stratégie de défense complète ».
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