Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors d'une conférence de presse à Paris, le 12 juillet 2023. Photo AFP / BERTRAND GUAY
Les enquêteurs français de l'antiterrorisme cherchent à identifier mardi les auteurs d'une série d'attaques, parfois accompagnées de mystérieuses inscriptions mais sans revendication, visant plusieurs prisons ciblées depuis dimanche par des incendies de véhicules et même des tirs « de kalachnikov » à Toulon (sud-est).
Selon les premiers éléments de l'enquête, toutes les hypothèses sont envisagées, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Au total, 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés depuis dimanche soir, selon une source policière.
A Marseille et à Valence, deux villes du sud-est de la France, a été retrouvé le sigle « DDPF », pour « droits des prisonniers français », a-t-on indiqué de même source.
« Je ne sais pas ce qui se cache derrière ce slogan », « et d'ailleurs je m'en fiche », a déclaré le ministre français de la Justice Gérald Darmanin depuis la prison de Toulon-La Farlède, dont la porte a été criblée d'impacts de kalachnikov.
Soulignant qu'il « n'y a pas eu de revendication », il a dit espérer que les auteurs de ces actes « seront confondus puis condamnés extrêmement lourdement », glissant au passage avoir demandé à son homologue de l'Intérieur Bruno Retailleau de « mobiliser tous les moyens » pour protéger les agents des services pénitentiaires.
Ce dernier a souligné dès mardi matin avoir demandé un renforcement « sans délai » de « la protection des agents et des établissements » pénitentiaires.
« 15 impacts »
Evoquant sa politique de durcissement carcéral à l'encontre des détenus les plus dangereux, M. Darmanin a estimé qu'il y avait « manifestement des actes d'intimidation contre les agents, donc contre la République ». « On ne cèdera pas », a-t-il affirmé.
A la suite des faits visant différentes prisons et l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire (Enap) entre dimanche et mardi, le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé qu'il se saisissait de l'enquête.
Une décision qui se justifie par le mode opératoire évoquant une « action concertée dont l'objectif est de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation », selon une autre source proche du dossier.
Vers 0H40 dans la nuit de lundi à mardi, la porte du centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède a été visée par des tirs effectués par « plusieurs individus » arrivés à bord d'un véhicule, selon le procureur de Toulon.
Quinze impacts ont été relevés après ces tirs à la kalachnikov, selon une source proche du dossier.
Sur place, la porte grise par laquelle passent les fourgons pénitentiaires présente, outre les impacts de balle, l'inscription « DDFM » en rouge orangé, a constaté un journaliste de l'AFP.
Bidon d'hydrocarbures
Huit véhicules ont aussi été incendiés dans une concession automobile à côté de la prison de Nîmes (sud) dans la nuit de dimanche à lundi, selon le parquet local.
Sur le parking de la maison d'arrêt de Villepinte, près de Paris, ce sont trois véhicules, dont deux appartenant à des agents pénitentiaires qui ont été incendiés lundi soir, selon une source policière. Un bidon d'hydrocarbures de cinq litres a été retrouvé.
Au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes (sud-est), une porte a été incendiée, selon une source proche du dossier.
Dans la nuit de dimanche à lundi, des incendies ont aussi touché le centre pénitentiaire de Réau, près de Paris, et le parking de l'Enap à Agen (sud-ouest), selon plusieurs sources proches du dossier.
Sept véhicules ont été « détruits ou dégradés en raison d'un incendie » sur le parking de l'Enap, selon le parquet local. Le procureur a jugé lundi qu'il était « trop tôt pour dégager des pistes précises ».
Selon une source policière, les établissements pénitentiaires de Nanterre, près de Paris, et de Valence ont aussi été touchés par des incendies de véhicules, dont certains avaient préalablement été tagués.
Les enquêteurs français de l'antiterrorisme cherchent à identifier mardi les auteurs d'une série d'attaques, parfois accompagnées de mystérieuses inscriptions mais sans revendication, visant plusieurs prisons ciblées depuis dimanche par des incendies de véhicules et même des tirs « de kalachnikov » à Toulon (sud-est).Selon les premiers éléments de l'enquête, toutes les hypothèses sont envisagées, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.Au total, 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés depuis dimanche soir, selon une source policière.A Marseille et à Valence, deux villes du sud-est de la France, a été retrouvé le sigle « DDPF », pour « droits des prisonniers français », a-t-on indiqué de même source.« Je ne sais pas ce qui se cache derrière ce slogan », « et d'ailleurs je...
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