
Le président intérimaire de la Syrie, Ahmad al-Chareh, participe à une interview avec Reuters au palais présidentiel, à Damas, en Syrie, le 10 mars 2025.Photo REUTERS/Khalil Ashawi
Les autorités syriennes sont rapidement revenues sur une décision de fermer des bars, cafés et restaurants servant de l'alcool dans des quartiers à majorité chrétiens de Damas, après le tollé provoqué par cette mesure, ont indiqué vendredi des témoins à l'AFP et un média local.
Début décembre, une coalition dirigée par des islamistes radicaux a pris le pouvoir en Syrie, mais elle assure vouloir protéger les minorités. Un journaliste de l'AFP a constaté jeudi soir la fermeture de plus d'une dizaine de bars et restaurants dans la vieille ville de Damas, « faute de licence » pour vendre de l'alcool, une décision qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.
Le journal Enab Baladi a indiqué avoir consulté un « document officiel » ordonnant la fermeture de trois restaurants dans des quartiers chrétiens de la capitale, « qui ne sont pas conformées aux licences qui leur ont été accordées pour servir des boissons alcoolisées et des narguilés ».
La décision concernait environ 250 restaurants des quartiers chrétiens animés de Qassaa, Bab Touma et Bab Charqi, selon le journal. Ces établissements étaient restés ouverts aux clients pendant tout le mois de jeûne musulman du Ramadan. Un décret a ensuite ordonné la « réouverture immédiate des établissements », selon Enab Baladi.
Pic d'activité menacé
« Depuis plusieurs jours, des patrouilles conjointes de la police et de la municipalité ont commencé à fermer les établissements sans licence pour servir de l'alcool ou des narguilés, mais aujourd'hui, la campagne a pris une plus grande ampleur », a déclaré jeudi soir Georges, propriétaire d'un bar de Bab Charqi, qui a refusé de donner son nom de famille. « Cette mesure constitue une atteinte à la spécificité du quartier et porte préjudice à des centaines de familles qui perdront leur source de revenus », a-t-il ajouté.
Selon lui, des policiers ont rouvert les établissements après une réunion entre des propriétaires de restaurants et le gouverneur de Damas. « On dénonce cette décision totalement injustifiée. Elle est intervenue au moment où l'activité était à son pic, juste avant les fêtes de l'Aïd al-Fitr et de Pâques », a déclaré à l'AFP Genny Wheibé, une serveuse de 28 ans dans un restaurant de la vieille ville.
Les nouvelles autorités ont dit vouloir rassurer les minorités religieuses et les différentes composantes du pays, alors que les manifestations et actes de prosélytisme islamique se multiplient à Damas et dans d'autres villes syriennes. « Nous n'avons aucun problème avec les manifestations islamiques et respectons l'opinion de la majorité musulmane, mais nous demandons à conserver notre espace et notre identité », affirme Ziad Isaac, employé de 39 ans dans une parfumerie de Bab Touma.
Les autorités syriennes sont rapidement revenues sur une décision de fermer des bars, cafés et restaurants servant de l'alcool dans des quartiers à majorité chrétiens de Damas, après le tollé provoqué par cette mesure, ont indiqué vendredi des témoins à l'AFP et un média local.Début décembre, une coalition dirigée par des islamistes radicaux a pris le pouvoir en Syrie, mais elle assure vouloir protéger les minorités. Un journaliste de l'AFP a constaté jeudi soir la fermeture de plus d'une dizaine de bars et restaurants dans la vieille ville de Damas, « faute de licence » pour vendre de l'alcool, une décision qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.Le journal Enab Baladi a indiqué avoir consulté un « document officiel » ordonnant la fermeture de trois restaurants dans...
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