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Dernières Infos - Diplomatie

Bardella à Jérusalem: l'extrême droite française affiche son soutien à Israël

Sabine Tassa (G), survivante de l'attentat du 7 octobre 2023 et résidente de Netiv Haasara dans le sud d'Israël, qui a perdu son mari et son fils dans l'attentat, s'entretient avec Jordan Bardella (C), dirigeant du Rassemblement national français (RN), à son domicile dans le sud d'Israël, le 26 mars 2025. Photo Jack GUEZ / POOL / AFP

« La menace islamiste, elle est votre ennemie, tout autant qu'elle constitue notre péril le plus existentiel », a déclaré Jordan Bardella jeudi devant des centaines de personnes réunies à Jérusalem pour une conférence sur l'antisémitisme organisée par le gouvernement israélien.

« Bonjour monsieur », « merci », a lancé en français l'initiateur de l'évènement, le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, à l'attention de M. Bardella, qu'il a dit vouloir « défendre », comme les autres représentants de l'extrême droite européenne présents, des critiques dénonçant une association de leur mouvements, réputés pour leur xénophobie, au combat contre l'antisémitisme.

Premier dirigeant du Rassemblement national (RN) à être officiellement invité par le gouvernement israélien, M. Bardella a insisté dans son discours généreusement applaudi sur le « lien » entre « la montée de l'islamisme, la recrudescence de l'antisémitisme et le phénomène migratoire qui fracture toutes les sociétés occidentales ».

Qualifiant sa visite « d'historique », il a estimé qu'elle « consacr(ait) l'importance du mouvement patriote en France et en Europe ».

Citant plusieurs cas d'agressions antisémites en France, dont celle, récente, d'un rabbin à Orléans, il a également affirmé que son parti était « le meilleur bouclier pour nos compatriotes de confession juive ».

Depuis son arrivée en Israël, le jeune chef de parti multiplie les déclarations marquant une rupture avec le passé du RN, dont le fondateur Jean-Marie Le Pen, régulièrement condamné par les tribunaux français pour avoir notamment renvoyé la Shoah à un « détail » de l'Histoire.

M. Bardella a également répété qu'Israël et la France ont « les mêmes adversaires », établissant un parallèle entre l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud du pays le 7 octobre 2023 et les attentats jihadistes de 2015 en France.

Plus tôt jeudi, il avait rencontré Amir Ohana, le président du Parlement israélien, affirmant « la nécessité d'un front uni des démocraties face à la menace islamiste ».

Avant de visiter mercredi le mémorial de la Shoah, Yad Vashem à Jérusalem, il s'était rendu sur des sites de l'attaque sans précédent du Hamas qui a déclenché la guerre à Gaza.

« Ne jamais oublier » 

« Je crois que c'est vital pour nous de ne jamais oublier ce qui s'est passé le 7 octobre 2023 ici en Israël, ce dont a été capable l'islamisme », a-t-il dit à Réim où se trouve un mémorial du massacre du festival Nova lors duquel plus de 370 personnes ont été tuées, dont des Français.

La visite de M. Bardella en Israël a suscité le débat dans la communauté juive alors que le RN, anciennement Front national, reste associé aux propos négationnistes de son fondateur.

Interrogé sur ces faits en marge de sa visite, M. Bardella a dit qu'il « ne (faisait) pas de la politique dans le rétroviseur ».

La cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, avait pris ses distances avec son père, exclu du parti en 2015 pour ses propos niant la Shoah.

M. Bardella est invité par M. Chikli, qu'il avait déjà rencontré en février aux Etats-Unis lors d'un grand rassemblement de la droite américaine.

Ce dernier, membre du Likoud, le parti du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est l'un des ministres les plus à droite du gouvernement israélien.

La conférence compte parmi ses invités des représentants de partis d'extrême droite, essentiellement européens, dont l'eurodéputée française Marion Maréchal.

Critiques 

Des médias israéliens ont fait état de désistements d'invités qui, à l'instar du grand rabbin du Royaume-Uni, Ephraïm Mirvis, du chef de la Ligue antidiffamation (ADL), Jonathan Greenblatt, ou de l'intellectuel français, Bernard-Henri Lévy, disent ne pas vouloir s'afficher avec l'extrême droite.

« Jordan Bardella n'est pas un homme d'extrême droite, mais un ami extrême d'Israël », a indiqué le ministère de la Diaspora, dans un communiqué.

« Ce déplacement est très important dans l'histoire du parti », souligne à l'AFP un cadre du RN, qui relève « un gros travail de fond de Marine Le Pen et de Louis Aliot », le vice-président du mouvement et maire de Perpignan qui avait notamment décoré l'avocat et historien de la déportation, Serge Klarsfeld, de la médaille de sa ville en 2022.

Le chasseur de nazis s'était depuis réjoui que le RN « abandonne » selon lui l'antisémitisme. Son fils, Arno Klarsfeld, a été applaudi jeudi lors de la conférence après avoir loué le RN.

Marine Le Pen avait elle-même noué des contacts avec Israël lors d'un rassemblement des extrêmes droites européennes à Madrid en février.

Interrogé sur ses liens avec Israël, M. Bardella s'est dit « favorable » à développer « des coopérations étroites avec toutes les nations qui luttent contre le terrorisme islamiste ».


« La menace islamiste, elle est votre ennemie, tout autant qu'elle constitue notre péril le plus existentiel », a déclaré Jordan Bardella jeudi devant des centaines de personnes réunies à Jérusalem pour une conférence sur l'antisémitisme organisée par le gouvernement israélien.« Bonjour monsieur », « merci », a lancé en français l'initiateur de l'évènement, le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, à l'attention de M. Bardella, qu'il a dit vouloir « défendre », comme les autres représentants de l'extrême droite européenne présents, des critiques dénonçant une association de leur mouvements, réputés pour leur xénophobie, au combat contre l'antisémitisme.Premier dirigeant du Rassemblement national (RN) à être officiellement invité par le gouvernement israélien, M. Bardella a...