Les portraits des Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis 2022 en Iran, ont été affichés mardi sur les grilles de l'Assemblée nationale (chambre basse du Parlement), une première destinée à montrer "qu'on ne les oubliera pas et que l'on va se battre", a déclaré la présidente de l'institution.

"C'est la première fois que l'Assemblée nationale affiche sur ces grilles des photos d'otages", a déclaré Yaël Braun-Pivet. "L'Assemblée nationale doit pouvoir être aux côtés de ceux qui souffrent, aux côtés des enfants de la République."

La famille de Cécile Kohler était présente pour le dévoilement des portraits. 

"On est très reconnaissants de ce beau symbole sur l'Assemblée nationale", a déclaré à la presse sa sœur, Noémie Kohler. "Pour nous, le plus important, c'est qu'ils ne tombent pas dans l'oubli."

"J'ai parfois l'impression que je ne reverrai jamais ma fille et ça, c'est terrible", a déclaré avec émotion sa mère, Mireille Kohler. "Plus le temps passe, plus c'est dur pour Cécile et Jacques, mais pour nous aussi, parce que nous avons du mal à voir le bout du tunnel."

"Leurs conditions de détention sont particulièrement dures", a ajouté le père de Cécile Kohler. "Ils peuvent sortir une demi-heure trois fois par semaine dans une cour fermée." 

"Ils n'ont pas de livres. Ils n'ont rien pour occuper leur temps", a ajouté Pascal Kohler.

Cécile Kohler, enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, ont été arrêtés en mai 2022 pour "espionnage" alors qu'ils faisaient du tourisme en Iran. En septembre 2023, la justice iranienne a fait savoir que l'enquête les visant était terminée, ouvrant la voie à un éventuel procès.

"Cécile nous a appelés le 14 juillet de l'année dernière pour nous dire qu'on lui avait annoncé qu'elle serait libérée avant son anniversaire. Son anniversaire a lieu au mois de septembre", a raconté son père. "Nous sommes au mois de mars 2025 et elle est toujours enfermée."

Le Français Olivier Grondeau, lui aussi détenu en Iran depuis 2022, a été libéré la semaine dernière. Ses parents étaient présents devant l'Assemblée mardi en signe de soutien. 

Plusieurs députés de différents groupes politiques étaient également sur place, dont Ayda Hadizadeh, présidente du groupe d'amitié France-Iran à l'Assemblée, et première députée femme d'origine franco-iranienne.

S'adressant au gouvernement iranien, elle a déclaré : "Pensez-vous que vous défendez votre peuple, le grand peuple d'Iran, quand vous détenez de manière arbitraire des personnes, des Français ? Aucun Iranien n'est fier de cet acte-là."