
Le barrage de Msailha, au Liban-Nord, en 2022. Photo Philippe HAGE BOUTROS/L'Orient-Le Jour
L'ancien ministre de l'Énergie Walid Fayad a comparu devant la juge d'instruction du Liban-Nord, Samaranda Nassar, pour être interrogé dans l'affaire du barrage de Msaylha, près de Batroun au Liban-Nord, a rapporté la chaîne de télévision locale MTV. La chaîne n'a pas fourni d'autres détails.
La juge a ordonné la mise sous scellés du barrage en août 2024 en raison de soupçons de détournement de fonds publics. La décision a été prise un mois après que le bureau du procureur financier a renvoyé l'affaire à la magistrate pour enquêter sur la façon dont le barrage a coûté 64 millions de dollars à l'État libanais malgré son inefficacité et le fait qu'il n'ait jamais été utilisé pour retenir de l'eau.
Rempli d'eau en décembre 2019, le barrage se trouve à quelques mètres du fort de Msaylha, qui date du XVIIe siècle. Il a été largement critiqué, notamment par les défenseurs de l'environnement qui s'opposent aux grands barrages au Liban, projets défendus par Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre et député de Batroun.
Dans l'opinion, beaucoup de voix ont considéré que le projet est coûteux, inefficace. Conçu pour contenir jusqu'à six millions de mètres cubes d'eau et approvisionner les villages de la région, le barrage n'a presque jamais fonctionné correctement. La gestion de l'eau reste une question cruciale pour le Liban, un pays riche en ressources hydriques par rapport à d'autres pays du Moyen-Orient, mais qui souffre d'une mauvaise gestion malgré les multiples stratégies lancées depuis la fin de la guerre civile en 1990.
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