Les actions des autorités américaines envers un militant et des étudiants propalestiniens sont « disproportionnées, inutiles et discriminatoires », ont affirmé lundi des experts indépendants de l'ONU, demandant à ce que « cessent la répression et les représailles ». Ces actions « ne feront qu'engendrer davantage de traumatismes et de polarisation, affectant négativement l'éducation au sein des campus universitaires », ont déclaré les experts, ajoutant qu'elles « créent un effet paralysant sur les droits à la liberté d'expression, de réunion et d'association ».

Les experts, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme mais ne parle pas au nom de l'ONU, font notamment référence à l'arrestation d'une figure des manifestations propalestiniennes à l'université Columbia à New York, Mahmoud Khalil, qui a mis en émoi le monde universitaire et les défenseurs des droits humains. 

Fraîchement diplômé de Columbia où il s'était érigé ces derniers mois en porte-parole du mouvement étudiant contre la guerre à Gaza, et titulaire selon son avocate de la carte verte de résident permanent, Mahmoud Khalil a néanmoins été arrêté par la police fédérale de l'immigration en vue d'une expulsion du pays.

Le département américain de la Sécurité intérieure a affirmé qu'il avait « mené des activités liées au Hamas, une organisation désignée comme terroriste ». « C'est la première arrestation et il y en aura beaucoup d'autres », a menacé Donald Trump sur son réseau Truth Social. « Nous savons qu'il y a d'autres étudiants à Columbia et dans d'autres universités qui ont participé à des activités proterroristes, antisémites, anti-américaines et le gouvernement Trump ne le tolérera pas (...) Nous allons trouver, arrêter et expulser ces sympathisants terroristes », a poursuivi le président américain.

Selon la douzaine d'experts indépendants l'expulsion, la déportation et le refus du droit de finir les études et d'être diplômé « sont dévastateurs pour les étudiants, les empêchant d'avoir un projet de vie et de poursuivre leurs aspirations académiques ou professionnelles futures ».  « Ce type d'action est plus souvent associé à des institutions autoritaires », ont-ils déclaré, exhortant les universités à aligner leurs règlements internes sur les normes du droit international des droits de l'homme.

La semaine dernière, l'université de Columbia -qui s'est vu supprimer 400 millions de dollars de subventions par l'administration Trump- a annoncé avoir prononcé des sanctions comme « des suspensions de plusieurs années, des révocations temporaires de diplômes et des expulsions » contre des étudiants propalestiniens ayant participé à l'occupation d'un bâtiment du prestigieux établissement universitaire au printemps 2024.