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Monde - États-Unis

Un responsable de l'administration Trump veut mettre un terme à la « dépendance étrange » du Liban aux aides US

Dans un courriel, un responsable chargé du démantèlement de l'USAID, semble vouloir que les rohingyas et le Liban expriment leur gratitude pour le soutien américain.

Un responsable de l'administration Trump veut mettre un terme à la « dépendance étrange » du Liban aux aides US

L'armée libanaise prenant possession de trois hélicoptères militaires venus des États-Unis, en présence de l'ex-ambassadrice Dorothy Shea, en décembre 2022. Photo Twitter/@LebarmyOfficial

Un responsable de l'administration Trump chargé du démantèlement de l'USAID, la principale agence d'aide étrangère des États-Unis, a proposé de supprimer progressivement l'aide fournie par Washington au Liban, ainsi qu'aux réfugiés rohingyas du Myanmar, la plus grande population apatride du monde, selon un courriel consulté par l'agence Reuters. Dans ce texte, Peter Marocco, administrateur adjoint par intérim de l'USAID, réclame un « geste de bonne foi » des populations bénéficiaires, qui ont développé selon lui une « dépendance étrange » vis-à-vis des aides américaines. 


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Écrit le 16 février, le courriel de M. Marocco donne un aperçu de la logique derrière la volonté de l'administration de mettre fin aux programmes d'aide qu'elle ne juge pas bénéfiques pour les États-Unis. Dans ce message, le responsable semble vouloir que les Rohingyas et le Liban expriment leur gratitude pour le soutien américain, déclarant que les États-Unis « devraient obtenir une certaine reconnaissance ou un geste de bonne foi de la part des populations bénéficiaires envers le peuple américain ». Le courriel demandait à Tim Meisburger, chef du bureau des affaires humanitaires de l'USAID, de rédiger une « note d'action » attirant l'attention du secrétaire d'État Marco Rubio sur «la dépendance étrange» du Liban et des rohingyas vis-à-vis de l'aide américaine.

« Les choses devront changer »

Il devait exposer des options pour « envoyer immédiatement le signal que, bien que nous ayons de la compassion, les gens ont été prévenus le 5 novembre et les choses devront changer », a écrit M. Marocco, en référence à la réélection de Trump en 2024.

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« Veuillez proposer la meilleure méthode et un calendrier pour réduire cette dépendance et ce que nous pourrions en obtenir, d’eux – ou de leurs partenaires. Rien ne nous est dû », a-t-il ajouté, semblant indiquer l'absence d'obligation des États-Unis à fournir une aide supplémentaire.

Une source informée du dossier a confirmé l'authenticité du courriel et l’intention de M. Marocco de supprimer l'aide aux rohingyas et au Liban. Le responsable « n'est pas convaincu que ces populations aient encore besoin d’aide », a déclaré la source. Le département d'État a refusé de commenter. MM. Marocco et Meisburger n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires de l'agence, qui n'a pas pu déterminer si M. Meisburger avait envoyé la note demandée à M. Rubio.

Politique de l'America First

Les États-Unis fournissent une assistance militaire, humanitaire et d'autres formes d'aide au Liban.

L'administrateur adjoint par intérim de l'USAID a envoyé ce courriel alors que lui et le département d'efficacité gouvernementale (DOGE) dirigé par le milliardaire Elon Musk ont lancé une initiative pour réduire l'agence internationale et fusionner ce qu’il en reste avec le département d'État. Ils ont licencié des centaines d'employés et de sous-traitants et annulé des milliards de dollars de services dont dépendent des dizaines de millions de personnes dans le monde. Marco Rubio avait déclaré lundi que plus de 80 % des programmes de l'USAID avaient été annulés. L'initiative a commencé quelques heures après l’entrée en fonction de Trump le 20 janvier, lorsque le président républicain a ordonné un gel de 90 jours de toute aide étrangère en attendant des examens sur leur conformité à sa politique étrangère « America First ».

L'aide alimentaire aux Rohingyas et au Liban a été protégée du gel par une exemption accordée par M. Rubio le 24 février, a indiqué la source précitée. Quatre jours plus tard, le secrétaire d'État a accordé une exemption pour tous les médicaments vitaux, les services médicaux, la nourriture, l’hébergement et l’aide de subsistance, ainsi que pour les fournitures et les coûts administratifs raisonnables nécessaires à leur livraison.

5,5 milliards de dollars d'aides pour le Liban

Les États-Unis ont été le plus grand fournisseur d'aide aux réfugiés Rohingyas, contribuant près de 2,4 milliards de dollars depuis 2017, selon un site web du département d'État.

Le Liban connait depuis six ans une grave crise financière et socio-économique et plusieurs régions du pays, notamment le Sud, la Békaa et la banlieue sud de Beyrouth, ont été entièrement ou partiellement détruites par des frappes israéliennes pendant la guerre entre le Hezbollah et Israël, entre octobre 2023 et novembre 2024. Les États-Unis considèrent la stabilité du Liban comme essentielle à celle du Moyen-Orient et ont cherché à contrer l’influence iranienne exercée via son proxy, le Hezbollah.

Dans cette optique, les présidents démocrates et républicains successifs, y compris Trump lors de son premier mandat (2017-2021), ont approuvé depuis 2001 plus de 5,5 milliards de dollars d'aide humanitaire, militaire et autre pour le Liban, selon un site web de l'USAID.

Parallèlement, le représentant américain de Floride, Greg Steube, a proposé une loi visant à suspendre les aides à l'armée libanaise, tant que le gouvernement n'agit pas pour désarmer le Hezbollah et l'écarter de la politique. 

Un responsable de l'administration Trump chargé du démantèlement de l'USAID, la principale agence d'aide étrangère des États-Unis, a proposé de supprimer progressivement l'aide fournie par Washington au Liban, ainsi qu'aux réfugiés rohingyas du Myanmar, la plus grande population apatride du monde, selon un courriel consulté par l'agence Reuters. Dans ce texte, Peter Marocco, administrateur adjoint par intérim de l'USAID, réclame un « geste de bonne foi » des populations bénéficiaires, qui ont développé selon lui une « dépendance étrange » vis-à-vis des aides américaines.  Lire aussi Ce que l’on sait sur la loi américaine PAGER contre le Hezbollah Écrit le 16 février, le courriel de M. Marocco donne un aperçu de la logique derrière la volonté de l'administration de mettre fin aux...
commentaires (3)

Trump a raison dans le fait qu'il se doit de défendre les intérêts US avant tout. Cependant, les USA sont responsables de ce qui s'est passé au Liban depuis les années 70 et essentiellement 80 lorsque le State département a fait d’énormes promesses au Liban et a pris la fuite dès la première embûche. S'ils avaient été suffisamment responsable alors, il n'y aurait pas eu de 11/09 ni d'invasion ici et la et encore moins Daech. Maintenant ils vont payer tout en étant content car ils veulent la paix pour faire marcher les affaires. Cela a un coût, quand on merde on paie !

Pierre Christo Hadjigeorgiou

13 h 50, le 17 mars 2025

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Commentaires (3)

  • Trump a raison dans le fait qu'il se doit de défendre les intérêts US avant tout. Cependant, les USA sont responsables de ce qui s'est passé au Liban depuis les années 70 et essentiellement 80 lorsque le State département a fait d’énormes promesses au Liban et a pris la fuite dès la première embûche. S'ils avaient été suffisamment responsable alors, il n'y aurait pas eu de 11/09 ni d'invasion ici et la et encore moins Daech. Maintenant ils vont payer tout en étant content car ils veulent la paix pour faire marcher les affaires. Cela a un coût, quand on merde on paie !

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    13 h 50, le 17 mars 2025

  • Il devrait se pencher sur «la dépendance étrange» des États-Unis vis-à-vis du sionisme extrémiste...

    Gros Gnon

    06 h 28, le 17 mars 2025

  • Donnez-lui donc le chèque habituel, qu’on en finisse.

    Mago1

    02 h 48, le 16 mars 2025

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