Le président libanais Joseph Aoun doit se rendre en Arabie saoudite lundi, pour sa première visite à l'étranger depuis son élection en janvier, a indiqué la présidence à l'AFP.
L'élection le 9 janvier de M. Aoun, ancien commandant en chef de l'armée soutenu par Ryad et Washington, a mis fin à une vacance de plus de deux ans au sommet de l'Etat dans un contexte de profonde crise économique et politique.
Elle a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah pro-iranien dans le sillage de la guerre dévastatrice qui l'a opposé à Israël.
Joseph Aoun « se rendra aujourd'hui » en Arabie saoudite, a déclaré à l'AFP la porte-parole de la présidence.
Les relations entre le Liban et l'Arabie s'étaient notamment tendues depuis 2016, lorsque l'Arabie saoudite avait interrompu son aide de trois milliards de dollars à l'armée libanaise, disant protester contre des prises de position inspirées selon elle par le Hezbollah.
« Lors de ma visite, je demanderai, si possible, la réactivation de l'aide militaire », a déclaré le président vendredi dans un entretien au quotidien saoudien Asharq Al-Awsat.
Le président, qui entend resserer les liens avec Ryad, a dit avoir chosi l'Arabie saoudite comme « première destination » en raison de « ses liens historiques » avec le Liban et parce qu'elle est devenue une « plateforme régionale et mondiale ».
« J'espère et j'attends de l'Arabie saoudite (...) que nous puissions rectifier les relations dans l'intérêt des deux pays et surmonter tous les obstacles du passé récent », avait-il déclaré.
Il a dit vouloir « bâtir des relations économiques et normales », estimant que son pays « pouvait s'inscrire dans la Vision 2030 », le plan saoudien destiné à assurer le développement du premier exportateur mondial de brut dans un potentiel avenir sans pétrole.
« Les Saoudiens pourront ainsi revenir dans leur deuxième patrie, le Liban, et les Libanais, eux, ont hâte de retrouver l'Arabie saoudite », selon lui.
Joseph Aoun, qui a une réputation de probité et d'impartialité, avait promis en prêtant serment d'ouvrir « une nouvelle ère » au Liban, où l'Etat aurait « le monopole des armes ».
Le Hezbollah est le seul groupe à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile (1975-1990).
Il avait en outre promis une « politique de neutralité positive » et de « meilleures relations avec les pays arabes frères ».
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