Israël a établi au moins sept nouveaux postes militaires dans la zone démilitarisée qui la sépare de la Syrie, côté syrien, selon des images satellites publiées par le Haaretz ce mardi. Selon le quotidien, il s’agit de nouvelles infrastructures qui dénotent un « déploiement à long terme », tandis que le gouvernement israélien s’était efforcé, dans un premier temps, de le présenter comme « limité et temporaire ».

L'armée israélienne s’était déployée sur le versant syrien du mont Hermon, dans le Golan, quelques heures après la chute du régime Assad le 8 décembre 2024, en violation de l’accord de désengagement négocié par l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger et signé entre les deux pays en 1974. Le 29 janvier 2024, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, déclarait que l’armée israélienne resterait « au sommet du mont Hermon et dans la zone de sécurité pendant une période indéterminée pour garantir la sécurité des localités du plateau du Golan, du nord et de tous les citoyens de l'État d’Israël ».

Ces nouveaux postes avancés sur le territoire syrien s’étendent sur toute la zone démilitarisée, du mont Hermon dans la partie nord de la zone, jusqu’à Tel Kudna, dans le sud de celle-ci, près de la zone frontalière entre Israël, la Jordanie et la Syrie, explique le Haaretz. 

« Une présence prolongée »

Découvrant des positions inhabitables dans les hauteurs du Golan, culminant à 2 000 mètres d'altitude et contenant d’importantes ressources en eau, l'armée israélienne a ainsi entrepris, au cours des deux derniers mois, là où étaient stationnés des soldats de l'armée du régime syrien déchu, la construction de bases opérationnelles permettant de faire aux « conditions climatiques rigoureuses », poursuit le quotidien israélien de gauche. Les analyses des images satellites de l'entreprise américaine Planet Labs révèlent ainsi la construction de logements, de centres de commandement, de cliniques, douches ou sanitaires. 

Le Haaretz note enfin que la construction, par les divisions logistiques de l'armée israélienne, de bâtiments mieux isolés contre le froid, de systèmes de chauffage, générateurs ou chauffe-eaux garantit des « conditions de vie adaptées à une présence prolongée dans cette zone stratégique ». 

Concomitamment à ces révélations, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, déclarait officiellement ce mardi que l'armée israélienne « restera dans une zone tampon au Liban avec cinq postes de contrôle », là aussi pour une durée indéterminée, arguant également d'une nécessité de protéger les villes du nord d'Israël.